Et si vous deveniez, vous aussi, un herbonaute ?
Chaque internaute, ayant la fibre botanique, peut avoir accès à l’herbier historique de la Villa Thuret à Antibes. Mission : décrypter les étiquettes des planches et fournir des données
Depuis février, l’Unité expérimentale la Villa Thuret (UEVT) de l’Inrae, au cap d’Antibes, propose aux internautes de participer à la mission « 160 ans d’acclimatation sur la Côte d’Azur ». Une initiative portée par Sarah Delorme et Catherine Ducatillon, responsables de l’UEVT et qui fait appel aux Herbonautes regroupés au sein de « l’herbier numérique collaboratif citoyen », dans le cadre du projet Recolnat, réseau des collections naturalistes françaises. Ces bénévoles passionnés planchent (c’est le cas de le dire) sur les millions de photos en ligne de l’herbier de Paris conservé au muséum national d’histoire naturelle. Il s’agit de découvrir ces plantes et leurs étiquettes et de déterminer quand elles ont été récoltées. Où et par quel botaniste. Il faut donc avoir une disposition particulière à déchiffrer des indications qui ressemblent parfois, à des pattes de mouches et traquer le moindre détail.
Le jeu en vaut la chandelle car, au final, tous les éléments recueillis permettront la création d’une base de données pour mieux connaître la biodiversité et sa dynamique. Une urgence avec la disparition plus qu’amorcée de cette richesse.
Ce projet global se décline dans les régions et départements. C’est le cas à la Villa Thuret.
Le conseil scientifique de Recolnat a accepté la proposition de mission d’Inrae UEVT pour que les planches de l’herbier historique de la Villa Thuret soient confiées aux Herbonautes.
« Ces plantes ont façonné le paysage »
Là, l’objectif est d’accumuler un maximum de données qui alimenteront l’étude du processus d’acclimatation menée par l’UEVT.
« Les Herbonautes pourront étudier et inventorier des plantes exotiques qui ont façonné le paysage de la Côte d’Azur depuis 160 ans, dans toute leur diversité, grâce aux collections du jardin Thuret disponible sur l’outil collaboratif », précisent les responsables. Cet extraordinaire herbier, riche de 60 000 planches, est patiemment restauré, grâce à des bénévoles, et numérisé, dans le cadre du programme e-Recolnat. La valorisation se poursuit avec cet appel à travailler, en ligne, sur un peu plus de 3 000 planches...
Si vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice, rejoignez les Herbonautes pour une expédition immobile mais insolite.
■ Pour participer, il faut bien sûr s’inscrire auprès des Herbonautes. http://lesherbonautes.mnhn.fr/missions/15971943