Nice-Matin (Cannes)

Eyraud face aux vents contraires

La tempête souffle sur l’OM et son président aux prises avec quelques dossiers épineux

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Àla barre du navire OM, le président Jacques-Henri Eyraud doit aujourd’hui composer avec des vents et des courants contraires. Malgré la qualificat­ion pour la Ligue des champions, de nombreux sujets fâchent les supporters, de l’incertitud­e autour de l’entraîneur André Villas-Boas à l’imminente sanction du fair-play financier.

Le point le plus chaud reste celui de l’entraîneur adulé. Encore lié à Marseille pour une saison, le Portugais pourrait bien claquer la porte, furieux du départ du directeur sportif Andoni Zubizarret­a.

Il ne l’a pas encore fait, et le club lui a proposé une prolongati­on de deux ans plus une année en option. Frank McCourt a validé ce choix, montrant que le propriétai­re du club soutenait le président. De ce côté-là, au moins, « JHE » est tranquille, car sur les réseaux sociaux, de nombreux supporters se déchaînent. Le président est accusé de laisser filer le technicien qui a ramené l’OM en Ligue des champions, sept ans après.

Villas-Boas restera-t-il ?

L’attente du nouveau boss du sportif

« Zubi » parti, l’OM attend toujours son fameux directeur général du football, dont le recrutemen­t a été annoncé au moment du départ de l’Espagnol. Une « short-list » existe, le profil de ce poste a suscité bien des interpréta­tions, mais « évidemment, il sera un expert du football, ceux qui ont pu dire ou écrire l’inverse sont totalement à coté de la plaque », assure Eyraud. Un dirigeant de l’OM assure que « l’attractivi­té » du club était intacte. « On a reçu de nombreux appels », ajoute cette source. Mais ce futur patron devra composer avec une économie durement touchée par les pertes dues à la pandémie, comme les autres clubs et surtout la contrainte du fair-play financier (FPF).

✔ La menace du fair-play financier

L’OM devrait connaître en juin la sanction infligée par l’UEFA, après quatre saisons d’affilée de déficit. Eyraud et son équipe ont défendu leur dossier lors des allers-retours avec les experts du FPF, mais le club n’échappera pas à une sanction, après s’être déjà fait taper sur les doigts l’an dernier.

En 2019, l’OM avait écopé d’une amende de 2 millions d’euros, plus 4M € avec sursis, et d’une réduction de son effectif à 23 engagés en coupe d’Europe. Cette fois ce devrait être un peu plus, mais l’OM espère échapper à la lourde peine : être privé de compétitio­n européenne. Eyraud a répété sur RMC que, au pire, cette sanction suprême ne concernera­it que la saison 2021-2022.

Flou sur le mercato

Côté finances, le boss n’est toujours pas parvenu à un accord avec son vestiaire pour les baisses de salaires lors de la pandémie. Et surtout l’incertitud­e du FPF freine le dossier du mercato.

En cours de saison, Villas-Boas ou son leader technique, Dimitri Payet, avaient dit qu’ils n’entendaien­t pas « faire de la figuration » en C1. Mais l’OM devra vendre des joueurs avant de recruter. Eyraud a bien parlé de « revenus du trading » (vente) et le club espère réaliser des plus-values sur des joueurs cotés, par exemple Morgan Sanson ou Duje Caleta-Car. JHE a déjà assuré à l’AFP que le défenseur central Alvaro Gonzalez serait « olympien la saison prochaine » et assuré que ce ne serait pas « les soldes ».

« L’ambition est intacte », insiste-til.

L’impopulari­té

« Eyraud n’a pas tous les codes du milieu du football, glisse un agent de joueurs. Il commet des erreurs sur la forme, comme cette histoire des buts qui compteraie­nt double hors de la surface, une maladresse qui le poursuit. »

Le courant passe mal avec une bonne partie des supporters. Pire, le président a reçu à nouveau des menaces de mort sur les réseaux sociaux, et même une de ses filles a été visée, a-t-on appris auprès de son entourage, qui précise que JHE a « porté plainte et qu’il le ferait à chaque fois ».

« C’est dur et il le ressent, confie un de ses proches, mais il a toujours été conscient des difficulté­s du job. Il a vu l’expérience de ses prédécesse­urs. »

Eyraud avait résumé sa position d’une boutade sur RMC : « Quelle que soit la belle nouvelle, voire l’exploit de l’OM, ce ne sera pas ma responsabi­lité. En revanche quelque crise que ce soit, ce sera la responsabi­lité du président. »

« J’accepte, ça fait partie du job », assurait celui dont les oreilles n’ont pas fini de siffler.

Le conseil d’administra­tion de la LFP a « fixé le début des championna­ts de Ligue  et de Ligue  respective­ment au  et  août  », indique un procès verbal mis en ligne par la Ligue de football profession­nel. Dans ce document, la LFP précise qu’il ne s’agit que d’un calendrier provisoire, dans l’attente des annonces que doit faire l’UEFA sur ses compétitio­ns européenne­s lors du prochain comité exécutif le  juin.

« Néanmoins, au-delà des dates définitive­s des journées de compétitio­ns, après consultati­ons des diffuseurs Médiapro, Canal+ et beIN Sports, les dates de début de saison peuvent être fixées le  août pour la Ligue  et le  août pour la Ligue  », est-il écrit.

La Ligue a réuni son conseil d’administra­tion mercredi mais n’a pas communiqué depuis sur ces dates.

Le  avril, après avoir acté l’arrêt définitif de l’exercice -, le directeur exécutif général Didier Quillot avait indiqué que la Ligue souhaitait démarrer la saison suivante «auplus tard » les  et  août.

Coup d’envoi attendu le  août

ALLEMAGNE

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