Boardwalk Empire le plaisir de Scorsese
Adepte des histoires de gangsters, Martin Scorsese s’essaie au petit écran pour raconter la vie d’Enoch « Nucky » Thompson
Quand on est le papa de Mean Streets , des Affranchis ou de Casino, on peut aisément dire que le gangstérisme est une vraie passion. Martin Scorsese, les sourcils les plus classes d’Hollywood, maîtrise le genre à la perfection au cinéma mais ne souhaitait pas s’envoler vers l’inconnu pour donner au petit écran une série de mafieux sans assurer ses arrières. Alors, dans son sillage, Scorsese a embarqué Terence Winter, l’une des plumes des Sopranos. Le tout inspiré par le livredocument de Nelson Johnson Boardwalk Empire : the birth, high times, and corruption of Atlantic City. Voilà comment est née la série Boardwalk Empire, avec l’aide de la machine à succès HBO. Ou comment raconter cette ville,
Atlantic City est une ville balnéaire comptes sanglants. Mais là où la proche de Philadelphie et série détonne, c’est dans le choix New York et qui permet d’acheminer de Nucky Thompson comme figure la contrebande par la mer de proue de son univers de depuis le Canada. C’est l’endroit mafieux. Buscemi est frêle, pâle, a parfait pour se faire les dents, et une dentition exubérante et une Scorsese en fait le point de départ voix nasillarde. Quelque part, de sa série. Ce centre de formation Nucky a toujours été un homme de la prohibition qui manquait de va mettre en courage, élevé par exergue tous les un père abusif (la gros CV de l’époque métaphore du parricide : Charles est d’ailleurs « Lucky » Luciano omniprésente dans (Vincent Piazza) ou encore Al Capone la série). Thompson ne fait pas (Stephen Graham). peur mais il est malin, fin tacticien À l’instar de Gangs of New York, le et, surtout, plein aux as. sujet principal via Nucky Thompson À l’époque, cela constituait sans est la ville d’Atlantic City qui, doute la meilleure arme de destruction à travers sa métamorphose, massive. Trouillard invétéré, épouse les changements de l’époque. il délègue la sale besogne à Celle d’une Amérique coincée des seconds rôles toujours aussi entre la première Guerre mondiale parfaits : son majordome Eddie et le krach de 1929 où les Kessler (Anthony Laciura), son vétérans cherchent une place protégé James Darmody (Michael dans un paysage où la corruption Pitt), son frère Eli (Shea Whigham) politique et policière est aussi présente ou encore Richard Harrow, cette que les bars clandestins, la gueule cassée spécialiste du fusil prostitution et les règlements de d’élite (Jack Huston). Malgré la “Déconfinés déchaînés traduit dans vingt-cinq langues, le roman de la mystérieuse écrivaine sortira le juin en France, chez Gallimard.
Ah... la rentrée des enfants à l’école après cinquante jours de Après les tableaux, on refait... les affiches cohabitation mouvementée, un vrai soulagement ! Sauf quand mythiques du cinéma votre fille fréquente la seule école de toute la ville qui a décidé Pendant le confinement, certains avaient répondu à l’appel de ne pas reprendre. Et quand sa soeur cadette n’est finalement pas de plusieurs musées avec plaisir. Ceux-ci les incitaient à prise à la crèche, parce qu’« il n’y a que deux familles qui voulaient imaginer une mise en scène, afin de reproduire des scènes remettre leurs enfants, alors on a décidé de ne pas rouvrir » .Dequoi ou des portraits réalisés par les plus grands peintres. vous faire culpabiliser de vouloir redonner un peu de vie sociale à Même si on peut à nouveau mettre le nez dehors, ce n’est vos enfants. Enfants qui ne se plaignent pas vraiment de pas une raison pour ne pas être créatif ! Sur Twitter, le la situation. Papa et maman à disposition H, double hashtag #RefaisTonAffichePrefereeChallenge vous invite à dose de dessins animés le matin... on n’est pas loin de la parodier des affiches marquantes du e art. N’hésitez pas à recette du bonheur. Et vous, vous reprendrez bien un aller voir le résultat, il y a quelques perles... peu de télétravail avec ça ? A. R. sorte de Las Vegas avant l’heure, qui va vivre une ère particulière au début du XXe siècle. Pour comprendre le contexte, il faut rembobiner l’histoire. 15 janvier 1920, la Constitution américaine s’envoie un dix-huitième amendement qui va changer la face du pays : la production, la vente et le transport de boissons alcoolisées sont interdits.
Sources de la prohibition
Dès lors, le grand banditisme va connaître une nouvelle ère : la prohibition. Un marché noir de l’alcool dans lequel Nucky Thompson (Steve Buscemi, superbe), le grand trésorier corrompu d’Atlantic City dont le personnage s’inspire d’Enoch Johnson (1883-1968), va exceller. Située dans le New Jersey, fortune, l’empire immobilier et les femmes, Nucky reste insatisfait. Au fond de lui, il n’a qu’une envie : se prouver et donc prouver à son père qu’il a réussi quelque chose de sa vie.
Claque esthétique
Série plus visuelle qu’humaine, Boardwalk Empire est une véritable claque esthétique. Producteur exécutif des cinq saisons et réalisateur du pilote, Martin Scorsese a mis sa touche d’entrée avec une couleur, un cadre, une ambiance.
Sans oublier les décors, XXL, avec notamment cette reconstitution d’une immense promenade surplombant la plage d’Atlantic City – la fameuse boardwalk – avec casinos et hôtels de luxe. Le coût du pilote : 18 millions de dollars. Sur le CV de Martin Scorsese, on peut dire que Boardwalk Empire occupe une place de choix. Et pourtant, la concurrence cause.
Al Capone en guest
5 saisons, disponible sur OCS.