Europe : la réouverture des frontières vire à la cacophonie
Si le Premier ministre, Édouard Philippe, a promis aux Français qu’ils pourraient partir en vacances cet été dans l’Hexagone, la situation est beaucoup plus complexe concernant l’étranger.
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Sur le papier, il n’existe pas d’interdiction de sortie du territoire national, relevaient mercredi nos confrères du Monde en citant un communiqué gouvernemental, qui date toutefois du 18 mars.
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Mais outre que cela suppose que l’évolution positive de la pandémie se confirme, et même en se limitant à l’Europe (3), s’y repérer concernant les autorisations d’entrée dans un pays étranger constitue un véritable cassetête : malgré l’appel de Bruxelles à davantage de concertation, chaque pays prend ses décisions unilatéralement ou avec ses voisins immédiats (voir infographie ci-contre).
La situation devrait s’éclaircir mi-juin, mais alors que les annonces sur le sujet s’accélèrent, petit point sur les dernières évolutions.
Samedi, l’Espagne a annoncé qu’elle accueillerait de nouveau librement les touristes à partir du 1er juillet. Le pays, qui impose depuis le 12 mai une quatorzaine à toute personne étrangère pénétrant sur son sol, a entamé son déconfinement il y a deux semaines. Il s’étendra à partir d’aujourd’hui à Madrid et Barcelone, qui en étaient jusqu’ici exclus. À l’inverse, au RoyaumeUni, qui avait tardé à se placer en confinement et n’en sortira pas avant mi-juin, une quatorzaine va être imposée à partir du 8 juin aux voyageurs arrivant dans le pays, a indiqué Londres vendredi. Cette mesure concerne même les Britanniques revenant chez eux. En outre, un formulaire avec ses coordonnées devra être rempli, et des contrôles seront organisés, avec possibilité d’une amende de 1 000 livres. La France a indiqué prendre note de cette décision et se tenir « prête à mettre en place une mesure de réciprocité ».
L’Italie a indiqué le 16 mai qu’elle rouvrirait ses frontières dès le 3 juin aux touristes de l’Union européenne, en supprimant la quatorzaine obligatoire pour les visiteurs étrangers. Et a assuré mercredi que tous les aéroports du pays devraient aussi fonctionner à cette date.
La Grèce mise aussi sur le fait d’attirer les touristes. «Les vols directs avec l’étranger reprendront progressivement à partir du 1er juillet », a fait savoir Athènes mercredi. Les mesures actuellement en vigueur seront supprimées (pas de quatorzaine, de test à l’arrivée ou de nécessité d’un certificat sanitaire).
Même son de cloche au Portugal : « Les touristes sont les bienvenus », a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Augusto Santos Silvadit, cité par Le Figaro .Ils devraient être soumis à une prise de température à l’arrivée, mais sans quatorzaine obligatoire. La reprise des vols avec le reste de l’UE devrait se faire au 15 juin, combinée à la réouverture de la frontière terrestre avec l’Espagne. 1. On parle uniquement ici de tourisme ; les travailleurs transfrontaliers, mais aussi les transporteurs routiers, le personnel soignant engagé dans la lutte contre le Covid-19, ou encore des cas particuliers liés à la garde d’enfants, par exemple, bénéficient le plus souvent déjà actuellement de dérogations leur permettant de circuler d’un pays à l’autre.
2. Les touristes étrangers, eux, n’ont pas le droit d’entrer en France au moins jusqu’au 15 juin, sous réserve d’éventuels revirements dans les semaines qui viennent.
3. Les frontières extérieures de l’espace Schengen pourraient rester fermées jusqu’en septembre, a laissé entendre l’Élysée.