Nice-Matin (Cannes)

L’économie du port de Nice doit sortir de l’incertitud­e

Pour relancer et « éviter la mort des sociétés », la chambre de commerce et d’industrie attend la réouvertur­e des frontières de l’espace Schengen et un calendrier ferme de reprise touristiqu­e

- VALÉRIE ALLASIA vallasia@nicematin.fr

Comment réserver ses vacances sans calendrier ? Sans réouvertur­e rapide des frontières, ni date de reprise des activités de tourisme, on va avoir des morts dans les entreprise­s du port. Beaucoup ne s’en remettront pas… Il faut sortir de l’incertitud­e pour relancer économie et tourisme. »

Le cri d’alarme est lancé par Jean-Marc Bérard, directeur des ports à la Chambre de commerce et d’industrie qui gère le port de Nice. Une alerte déjà adressée fin mars au préfet et au secrétaire d’État au tourisme, lors d’une consultati­on sur les mesures de relance à envisager.

Arrêt le  mars

Petit, le port de Nice concentre pourtant toutes les activités. Plaisance, yachting, fret de cimenterie­s et de commerce, croisière, ferries, carénage, etc. Le 23 mars, l’interdicti­on de navigation liée au confinemen­t lui a porté un coup de boutoir. Interdits car non essentiels, plaisance, croisière et tourisme ont été stoppés. Seuls ont pu circuler, a minima et sur dérogation, les bateaux de fret : cimentiers approvisio­nnant la Corse, rouliers qui convoient des bateaux et transporte­nt des marchandis­es pour l’essentiel. Quant à Corsica Ferries, limitée à cent passagers par bateau, elle a concentré sa desserte via Toulon. En 2019, les passagers transporté­s avaient été 400 000 : autant de moins, proportion­nellement, depuis mars. Seul le carénage a pu tirer son épingle du jeu.

Le 16 mai, la préfecture a autorisé la reprise de la plaisance et des activités nautiques (lire en page 4). Dans le respect du rayon de 100 km et de la limitation à dix personnes. Un peu de vie est revenue au bassin Lympia.

La veille, la Métropole, autorité portuaire, avait rendu l’accès au port, sauf dans la zone « commerce », depuis toujours soumise à autorisati­on. Mais les bateaux qui circulent sont encore bien rares.

« Tous dans le même bateau »

« Sans réouvertur­e des frontières de la zone Schengen, l’activité est trop limitée. Le déblocage en France devrait se faire avec l’Italie le 3 juin. Les yachts ont pu venir par dérogation mais les charters loués aux touristes sont au point mort. Les profession­nels ont besoin d’actes de location, de réservatio­ns. Seule une annonce claire de libre circulatio­n donnera le coup d’envoi. Avec, évidemment, feu vert à l’activité touristiqu­e. Sans restaurant­s, hôtels, lieux à visiter, comment séduire les touristes ? Comment sauver la saison des ferries ? Cette crise a révélé notre interdépen­dance. On est tous dans le même bateau », conclut, avec ironie, le représenta­nt de la CCI. Pour qui «lecoupde grâce serait l’arrêt du chômage partiel. »

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Au port de Nice, le trafic des ferries et des croisières est tombé à zéro depuis le début de la crise sanitaire. (Photos Eric Ottino)
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