À Menton, retour en nombre des fidèles au Sacré-Coeur
Hier, au moment où les cloches retentissaient dans la cité du citron, les fidèles mentonnais étaient déjà nombreux sur le parvis de l’église du Sacré-Coeur pour assister à la première messe, célébrée de nouveau en direct, après plus de deux mois de confinement.
Entrée par la porte principale (et sortie par les portes latérales), gel hydroalcoolique versé dans chaque main des participants, mise à disposition de feuilles de chants sur les bancs clairsemés... mais pas d’eau bénite.
Certes, les fidèles masqués n’affichaient pas leur plus beau sourire, mais l’on voyait bien dans leurs yeux qu’ils vivaient ce moment de foi avec beaucoup d’intensité et de recueillement.
« La messe nous manquait »
Assis à bonne distance les uns des autres (deux en moyenne sur un banc), ils ont très vite repris leurs habitudes cultuelles, bercés par les notes spirituelles de l’orgue restauré récemment et les chants mélodieux interprétés par la chef de la chorale paroissiale NotreDame-des-Rencontres.
Un retour partagé avec beaucoup d’émotion par Marion, assise aux côtés de ses trois enfants, Solenne, Maëlis et Adrien : « La messe nous manquait, c’est un vrai plaisir de revenir en famille et de retrouver les paroissiens, de réentendre l’orgue et les paroles chrétiennes...». Entouré de six enfants de choeur masqués, le curé-archiprêtre de la paroisse, le père Philippe Guglielmi, n’a pas manqué, dans son homélie, de faire un rapprochement entre cette période de déconfinement et ce jour dominical qui fait la jonction entre les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, invitant tous les fidèles à se comporter comme « des disciples de Jésus, hommes et femmes..., et à s’inspirer de ses gestes et paroles (...). Il est indispensable de se réapproprier cette force, afin qu’elle devienne plus probante dans notre vie aujourd’hui...»
Et la vie tout court reprend alors au sein de l’édifice : un bébé pleure dans les bras de sa mère, tandis qu’une dame passe entre chaque rangée de bancs, une corbeille à la main, les prières et les chants se succèdent...
« Le sommet de la vie de tout chrétien ! »
L’occasion d’annoncer aussi les prochaines messes de la Pentecôte, qui seront au nombre de deux dimanche (à 9 h 30 et 11 h), afin que tout le monde puisse y assister. On apprend aussi qu’un office, en hommage aux défunts de la période de confinement – 52 familles ont été accompagnées dans le deuil – sera célébré le samedi 6 juin à 11 heures.
Puis le prêtre désinfecte de nouveau ses mains avec du gel avant de distribuer l’hostie à chaque croyant. Bras ouverts et tête baissée, la communion prend alors une dimension intense dans toute l’assemblée : « La messe, c’est le sommet de la vie de tout chrétien ! », s’exclame Benoît. C’est un Ave Maria, chanté avec ferveur par tous les fidèles, tournés vers la Vierge Marie, qui vient clore cet office presque rédempteur.