Nice-Matin (Cannes)

«Jenemesens­pasen sécurité face à un flic »

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Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j’en fais partie. »

Sur le plateau de l’émission “On n’est pas couché” de Laurent Ruquier, la chanteuse varoise Camélia Jordana s’est exprimée, samedi soir, sur les accusation­s de violences policières qui ont marqué la France ces dernières années. Une sortie musclée qui a aussitôt déclenché la colère du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et du député Les Républicai­ns des AlpesMarit­imes, Eric Ciotti.

« Honteux et inadmissib­le »

Interviewé­e par l’écrivain et chroniqueu­r de l’émission Philippe Besson, la Hyéroise a précisé : « Je ne parle pas des manifestan­ts, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait. Aujourd’hui, j’ai les cheveux défrisés. Quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en

France. »

Des propos qui ont suscité de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, dont celle d’Eric Ciotti : « Ce sont des propos honteux et inadmissib­les », a-t-il écrit sur Twitter, en demandant à Christophe Castaner de « déposer plainte pour défendre l’honneur de nos policiers ». Un peu plus tard, le ministre de l’Intérieur a luimême réagi sur Twitter : « Non Madame, les hommes et les femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue ne se font pas massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. Ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence. Ils appellent une condamnati­on sans réserve. »

Soutenue par SOS Racisme

Le syndicat de police Alliance, de son côté, a dénoncé hier des « accusation­s inadmissib­les envers les policiers (racisme, meurtres…) », dans un communiqué où il dit saisir le procureur de la République et demande au ministre de l’Intérieur d’en faire de même.

A l’inverse, SOS Racisme a « apporté son soutien à l’analyse » de la chanteuse.

« Nous regrettons que le ministre de l’Intérieur, en s’agrippant à l’emploi du terme “massacrer”, ait cru utile de condamner les propos de Camélia Jordana », déclare Dominique Sopo, son président.

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(Photo Sébastien Botella) Camélia Jordana a créé la polémique en parlant de gens qui, en banlieue, « se font massacrer pour leur

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