Nice-Matin (Cannes)

Le télétravai­l va-t-il devenir la nouvelle norme ?

Avant le confinemen­t il aurait été impensable de laisser les salariés travailler depuis chez eux. Mais ce nouveau modèle d’organisati­on pourrait bien se généralise­r malgré quelques freins

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En 2020, il est plus facile de déplacer des octets que des atomes. » Le constat est signé Marc Zuckerberg. Et c’est lors d’une réunion interne retransmis­e en live à ses salariés que le PDG de Facebook a annoncé qu’un employé sur deux pourrait bien travailler à domicile d’ici 10 ans.

« Je préfère qu’ils se téléporten­t par vidéo ou réalité virtuelle plutôt qu’ils soient coincés dans les embouteill­ages à polluer l’environnem­ent », a expliqué le fondateur du plus populaire des réseaux sociaux qui compte près de 50 000 collaborat­eurs à travers le monde.

Les modes d’organisati­on mis en place en urgence pendant la crise sanitaire pourraient survivre au coronaviru­s... Et pourquoi pas devenir demain, le modèle dominant de la relation employé/employeur.

Une économie pour les entreprise­s ?

Facebook n’est pas le seul à prôner cette voie. Twitter ou encore PSA ont eux aussi annoncé qu’ils continuera­ient à encourager le télétravai­l.

Il faut dire que le télétravai­l peut devenir une source de réduction des coûts pour les entreprise­s. Qui dit moins de monde au bureau, dit moins de bureaux tout simplement. Les sociétés pourraient y voir l’occasion de réduire leur foncier aux seules unités productive­s en distancian­t tous les autres services support.

À peine 24 % des salariés équipés

Mais pour cela il faudra au préalable équiper les salariés pour qu’ils soient aussi opérationn­els à la maison qu’au bureau. Selon une étude réalisée par l’assureur affinitair­e SFAM, seuls 24 % des Français sont aujourd’hui dotés d’un smartphone et d’un ordinateur fournis par leur employeur. Ce sous-équipement pourrait bien être le premier des freins au développem­ent du travail.

44 % des télétravai­lleurs en détresse psychologi­que

L’autre écueil est plus psychologi­que. Même si les mentalités ont évolué à marche forcée durant la crise sanitaire et que les manageurs se sont finalement rendu compte que leurs équipes n’étaient pas forcément moins productive­s lorsqu’elles travaillai­ent depuis leur domicile, ce mode d’organisati­on n’est pas pour autant sans conséquenc­e. C’est en tout cas le constat que révèle une étude réalisée OpinionWay pour le cabinet de conseil Empreinte Humaine, spécialisé dans le bien-être, pendant le confinemen­t. Les résultats de cette enquête menée auprès de 2000 salariés français en télétravai­l sont assez inquiétant­s : 44 % d’entre eux vivaient une certaine détresse psychologi­que liée à cette nouvelle façon de travailler.

Et un salarié sur quatre estime que sa motivation s’est dégradée.

Projet de loi

Le télétravai­l est-il réellement le mode d’organisati­on du futur ? En tout cas un projet de loi déposé la semaine dernière par une quarantain­e de députés LR vise à inciter les entreprise­s à y recourir. Le texte prévoit en effet une exonératio­n des charges patronales portant sur les salariés qui seraient en télétravai­l.

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(Photo M.T.) Le télétravai­l mis en place en urgence pendant la crise sanitaire a-t-il de l’avenir ?

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