« Les libéraux se feront entendre » prévient leur représentant en
Le Dr Laurent Saccomano, président de l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) Médecins libéraux Paca, ne décolère pas : « En tant que libéral, je suis choqué car ce Ségur de la santé ne parle que de l’hôpital. Lorsque l’on sort d’une crise sanitaire qui a mis à rude épreuve l’ensemble du système de santé, on s’attend légitimement à ce que soient rassemblés tous les acteurs autour de la table. Ce n’est pas le cas et c’est dommageable. »
Ce que le médecin regrette avant tout, c’est l’affaiblissement du lien ville-hôpital.
« Médecine de ville : un maillon essentiel »
« On ne parle que de l’hôpital or, il faut discuter du parcours de soins, de son optimisation, et ça, ça passe justement par le lien ville - hôpital. Chacun a quelque chose à apporter. Il y a des pistes d’amélioration à explorer du côté de la médecine de ville. Nous sommes un maillon essentiel de la chaîne, pour autant, nous avons l’impression d’être mis de côté. Pour les gouvernants, parler de santé c’est parler de l’hôpital. Ça va se terminer avec des problématiques stériles sur les coûts, les cadences horaires, etc. Je ne démens pas le fait que l’hôpital manque de moyen mais l’on pourrait trouver des solutions en travaillant à une autre organisation du système de santé. »
Pour le président de l’URPS, «ilest temps de passer à une véritable décentralisation, qui serait efficace parce que pragmatique. Les régions connaissent les besoins des territoires, il faut s’appuyer davantage sur les ARS [Agences régionales de santé] ».
Et le Dr Saccomano prévient : «Il faudra tirer des conclusions sur la façon dont a été gérée la crise. Le système de santé français repose sur deux jambes : la ville et l’hôpital. Or on claudique toujours. Les libéraux ne se laisseront pas faire et se feront entendre. »