La Jeep Elite et la Pro B ne veulent pas jouer à huis clos
Une saison blanche : pas de champion, pas de montées ni descentes. L’AG de la Ligue a rendu hier ses décisions. Monaco (1er) n’est pas titré et les clubs repoussent l’idée du huis clos à la reprise
Cela ne fait pas que des heureux, mais il était temps qu’une décision soit prise : les représentants des clubs de Jeep Elite et ProB, lors de l’assemblée générale de la Ligue nationale de basket (LNB), ont choisi hier de ne pas décerner de titre de champion de France ni de prononcer la moindre relégation et promotion entre les deux divisions. La crise du coronavirus a donc débouché sur une totale saison blanche. En fin de saison régulière 2020-2021, il y aura deux descentes et deux montées entre Jeep Élite et Pro B. Le format en place depuis 2014 avec deux fois 18 clubs sera prorogé pour au moins deux saisons, alors que l’élite devait être réduite à 16 clubs la saison prochaine. Monaco, qui était en tête de la saison régulière après 25 journées (au lieu des 34 prévues) est déclaré premier de la saison... mais sans le moindre titre au bout. Pas vraiment une surprise, même si c’est une première dans l’histoire du championnat. Plus étonnant : l’AG a décidé que si le même scénario devait se reproduire la saison prochaine (arrêt de la saison en cours), le premier du classement serait cette fois déclaré champion.
« On a toujours dit que nous soutiendrions la décision de la majorité du basket français », a commenté le DG de l’AS Monaco Basket, Oleksiy Yefimov. « Nous préférons gagner sur le terrain plutôt que dans les bureaux. Je peux vous dire que nous aurons une motivation et une énergie supplémentaires pour revenir plus forts encore et rappeler que cette saison, nous avions sans doute une équipe assez forte pour remporter le titre ». Désormais, l’ASM doit chercher à reconstruire. Elmedin Kikanovic retourne en Turquie, Paul Lacombe va signer à l’ASVEL et Yakuba Ouattara devrait rejoindre l’Espagne (Séville). « Les fans peuvent nous faire confiance, note Oleksiy Yefimov. Depuis cinq ans que nous jouons dans l’élite, nous ne nous précipitons jamais sur le marché des transferts. Mais nous sommes très confiants sur le fait de présenter une équipe très compétitive la saison prochaine et conserver plusieurs de nos cadres ». L’ASM (qualifiée pour l’EuroCup) pourra compter sur son coach Sasa Obradovic au prochain exercice, tout comme Antibes (Pro B), qui a prolongé Nikola Antic pour deux saisons.
Blois maudit
De son côté, Blois, large 1er de Pro B au moment de l’arrêt des compétitions, a forcément mal accueilli la nouvelle de sa non-promotion. « Subir des décisions antisportives deux fois en trois ans, c’est inédit dans toutes les disciplines ! », a commenté le manager général de l’ADA Blois Basket, Julien Monclar. Il y a deux ans, en effet, Blois s’était déjà vu refuser la montée pour cause de Centre de formation estimé non conforme. Une sorte de malédiction...
Huis clos impossible
Un sujet qui fait la quasiunanimité parmi les clubs : la LNB refuse de démarrer le prochain exercice, à la miseptembre, sans spectateurs. « Si on nous obligeait à jouer à huis clos, on ne jouerait pas. Si on nous dit par contre ‘’Vous commencez le 15 septembre, mais les trois premiers matches sont à huis clos, c’est différent’’, a indiqué le président de la LNB, Alain Béral.
« Économiquement, le huis clos, ce n’est pas possible. Il vaut mieux ne pas jouer que jouer à huis clos. Si on fait ça, à la fin décembre, il n’y a plus de ligue, il n’y a plus d’économies pour les clubs. Le gouvernement le sait, on le lui a clairement dit, a-t-il ajouté. Les matches à huis clos c’est 150 000 euros de pertes en moyenne pour les clubs de Jeep Élite et 50 000 en Pro B. Comme le rugby, le hand ou le volley, on ne peut pas vivre sans public, on n’a pas les droits télés pour compenser ». Dans le basket pro comme ailleurs, on prie fortement pour que la 2e vague épidémique ne voie jamais le jour.