Côte d’Azur
Des lits hospitaliers qui se vident, de nouveaux cas plus rares, il faut oser le dire : plus de deux semaines après la levée du confinement, l’épidémie poursuit son reflux sur la
Seulement 130 tests positifs ont été recensés par l’ARS (lire interview ci-contre) parmi les milliers réalisés au cours des quinze derniers jours dans les Alpes-Maritimes. 130 tests dont on ne peut même pas affirmer qu’ils correspondent à de nouveaux cas de contamination, sachant qu’il peut persister, plusieurs semaines après un premier contact avec le virus, des fragments d’ARN viral inactifs
(1) au niveau du nasopharynx.
Autre constat : les nombreux lits de réanimation Covid, armés à la hâte début mars par les directions des établissements de santé azuréens, sont presque tous vides. Au point qu’un grand nombre d’entre eux a été fermé.
« Tracer pour limiter la propagation »
Le service d’infectiologie du CHU de Nice voit lui aussi ses lits dédiés se vider. Il n’accueille plus, désormais, que trois patients Covid. « Beaucoup de mesures, sanitaires notamment, ont été prises en tenant compte d’une future deuxième vague. Mais on n’a pas le sentiment qu’elle se produira. Selon les informations qui nous parviennent aussi depuis la ville, l’épidémie se tarit », observe le Dr Véronique Mondain, cheffe du service d’infectiologie du CHU de Nice. Des propos rassurants, même s’ils n’excluent pas la possibilité de cas dits sporadiques. «Onpeut déceler ça ou là quelques cas positifs, qu’il est important de tracer pour limiter la propagation et la formation de cluster [foyers épidémiques], mais cela n’augure nullement d’une nouvelle épidémie, au moins dans les prochains mois. »
« Le port du masque est inutile en plein air »
Alors que l’on a entendu parler pendant des semaines de l’immunité collective comme seul vrai rempart à une deuxième vague, on peut s’étonner que l’épidémie s’éteigne alors que le taux d’immunité des Azuréens semble, selon les premières estimations, très faible. «Iln’ya pas de lien entre les deux, corrige la spécialiste. Si ça ne repart pas, c’est parce que le virus ne circule quasiment plus, grâce au confinement et aux mesures barrières, en particulier le port du masque. Le virus ne rencontrant pas de nouvel hôte, il est éliminé. »
Si la spécialiste se réjouit que les Azuréens, dans leur majorité, se montrent respectueux des règles de prévention – elle relève même « un confinement résiduel » chez certaines personnes – elle insiste : « Il est important que la population continue de porter un masque en milieu confiné, là où l’air n’est pas brassé : grands magasins, transports en commun, etc. Par contre, le port du masque est inutile lorsque l’on se promène en plein air, dans de grands espaces. Par ailleurs, rien ne justifie, à mon sens, les interdictions de s’installer à la plage, de se promener dans des parcs ou même de s’installer à des terrasses de café. » Et le Dr Mondain de regretter en conclusion « une forme de ‘‘surautoritarisme’’ chez certains !…» (1) L’acide ribonucléique est présent chez les êtres vivants et chez certains virus. L’ARN est chimiquement proche de l’ADN.