Nice-Matin (Cannes)

Côte d’Azur

Des lits hospitalie­rs qui se vident, de nouveaux cas plus rares, il faut oser le dire : plus de deux semaines après la levée du confinemen­t, l’épidémie poursuit son reflux sur la

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Seulement 130 tests positifs ont été recensés par l’ARS (lire interview ci-contre) parmi les milliers réalisés au cours des quinze derniers jours dans les Alpes-Maritimes. 130 tests dont on ne peut même pas affirmer qu’ils correspond­ent à de nouveaux cas de contaminat­ion, sachant qu’il peut persister, plusieurs semaines après un premier contact avec le virus, des fragments d’ARN viral inactifs

(1) au niveau du nasopharyn­x.

Autre constat : les nombreux lits de réanimatio­n Covid, armés à la hâte début mars par les directions des établissem­ents de santé azuréens, sont presque tous vides. Au point qu’un grand nombre d’entre eux a été fermé.

« Tracer pour limiter la propagatio­n »

Le service d’infectiolo­gie du CHU de Nice voit lui aussi ses lits dédiés se vider. Il n’accueille plus, désormais, que trois patients Covid. « Beaucoup de mesures, sanitaires notamment, ont été prises en tenant compte d’une future deuxième vague. Mais on n’a pas le sentiment qu’elle se produira. Selon les informatio­ns qui nous parviennen­t aussi depuis la ville, l’épidémie se tarit », observe le Dr Véronique Mondain, cheffe du service d’infectiolo­gie du CHU de Nice. Des propos rassurants, même s’ils n’excluent pas la possibilit­é de cas dits sporadique­s. «Onpeut déceler ça ou là quelques cas positifs, qu’il est important de tracer pour limiter la propagatio­n et la formation de cluster [foyers épidémique­s], mais cela n’augure nullement d’une nouvelle épidémie, au moins dans les prochains mois. »

« Le port du masque est inutile en plein air »

Alors que l’on a entendu parler pendant des semaines de l’immunité collective comme seul vrai rempart à une deuxième vague, on peut s’étonner que l’épidémie s’éteigne alors que le taux d’immunité des Azuréens semble, selon les premières estimation­s, très faible. «Iln’ya pas de lien entre les deux, corrige la spécialist­e. Si ça ne repart pas, c’est parce que le virus ne circule quasiment plus, grâce au confinemen­t et aux mesures barrières, en particulie­r le port du masque. Le virus ne rencontran­t pas de nouvel hôte, il est éliminé. »

Si la spécialist­e se réjouit que les Azuréens, dans leur majorité, se montrent respectueu­x des règles de prévention – elle relève même « un confinemen­t résiduel » chez certaines personnes – elle insiste : « Il est important que la population continue de porter un masque en milieu confiné, là où l’air n’est pas brassé : grands magasins, transports en commun, etc. Par contre, le port du masque est inutile lorsque l’on se promène en plein air, dans de grands espaces. Par ailleurs, rien ne justifie, à mon sens, les interdicti­ons de s’installer à la plage, de se promener dans des parcs ou même de s’installer à des terrasses de café. » Et le Dr Mondain de regretter en conclusion « une forme de ‘‘surautorit­arisme’’ chez certains !…» (1) L’acide ribonucléi­que est présent chez les êtres vivants et chez certains virus. L’ARN est chimiqueme­nt proche de l’ADN.

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(Photo Eric Ottino) Selon le Dr Véronique Mondain, infectiolo­gue, rien ne justifie à ce stade les interdicti­ons de s’installer à la plage.

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