Eric Ciotti (LR) : « Un défi de plus à la République »
Dès la semaine dernière, il avait été le premier à tirer le signal d’alarme sur le sujet, via une apostrophe à Christophe Castaner et Nicole Belloubet. Pour Eric Ciotti, « les rodéos sont l’une des illustrations de la défiance généralisée de certains à l’égard de l’autorité républicaine. Ils se déroulent dans des quartiers où les lois de la République ont de plus en plus de mal, et c’est un euphémisme, à s’appliquer. Le rodéo, c’est un peu comme ce match de foot dans une cité de Strasbourg, où quatre à cinq cents personnes ont dit, en gros, nous, on fait ce qu’on veut ! C’est un défi de plus de ceux qui considèrent que leurs règles sont supérieures à celles de la République. »
« Les outils juridiques existent »
Aux yeux du député LR niçois, la priorité est donc de « restaurer l’autorité de la République, de manière globale ». Sans changer la loi, mais en l’appliquant strictement. « Les outils juridiques existent, puisque la loi antirodéo de 2018 prévoit des peines allant jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Hélas, les auteurs des faits sont rarement interpellés et, quand ils le sont, les suites judiciaires sont très faibles. » La mise en oeuvre par le ministre de l’Intérieur d’une nouvelle mission de réflexion confiée à deux députées LREM, Natalia Pouzyreff et Catherine Osson, déjà à l’origine de la loi de 2018, ne rassure pas Eric Ciotti : « Comme, dans le même temps, la garde des Sceaux a publié une circulaire demandant aux parquets de faire de la détention quasiment une exception, on risque de ne guère avancer. Pour moi, la réponse est dans l’application des sanctions. Aujourd’hui, quelqu’un qui serait condamné à deux ans de prison ne ferait pas un jour de prison. Avec la loi votée la semaine dernière, que j’ai combattue, les procureurs sont incités à ne pas déférer devant une juridiction et à préférer d’autres solutions à la condamnation. »
Lâcher la bride aux policiers…
Il faut enfin, dit-il, « apporter les moyens aux policiers de pouvoir combattre ces situations, grâce à des drones notamment, et arrêter de leur donner des instructions pour les inciter à ne pas se livrer à des courses-poursuites, par peur que les choses ne dégénèrent. Il faut à la fois des sanctions et que les policiers puissent travailler sans contraintes, sans qu’on leur tape dessus à chaque incident. »