Nice-Matin (Cannes)

« Je crains que les administra­tions centrales ne mettent partout des freins »

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Comment envisagez-vous l’avenir ?

Je suis à la fois confiant et j’ai des craintes. On a vu au cours de cette crise sanitaire, que des directions ont bien joué le jeu, en étant des supports très utiles ; les acteurs ont fait preuve d’une agilité inimaginab­le pour faire face à cette crise inédite. L’humain est capable de répondre. Comme on est dans une économie de l’humain, je suis très confiant dans l’avenir. À condition, je le répète, qu’on laisse les profession­nels s’organiser entre eux, et que l’on comprenne définitive­ment que la situation n’est pas identique à Lille ou à Nice.

Le Ségur de la santé, une opportunit­é ?

Il ne faudrait pas une réforme de plus, mais une transforma­tion profonde des mentalités, pour travailler ensemble, et des modes de financemen­t fondés sur l’évaluation des personnels. Je pense que l’Élysée veut avancer, éclater le système, mais il est tout seul. Je crains que les administra­tions centrales ne mettent partout des freins. On entend déjà l’associatio­n des directeurs d’hôpitaux dire : il n’y a pas tant nécessité de changer les choses, on a bien fait le boulot… À moins de deux ans de la présidenti­elle, on va essayer de calmer les acteurs de santé en leur disant qu’on va mettre du personnel en plus, qu’on va donner de l’argent, et je crains que cela ne s’arrête là. S’il n’y a pas une véritable volonté politique de faire, je crains que le Ségur de la santé ne soit encore une machine à ne rien faire. Ça se terminera par une révolution moderne, parce qu’on ne sait pas évoluer dans notre pays ; on accumule, et puis... on explose !

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