Quai Lunel piéton : ça ne roule pas pour tous
La fin des voitures sur une partie du port a mis en pétard les riverains des rues de délestage de la circulation, comme à Foresta. Et les rues Barla et Arson s’inquiètent pour l’avenir
Décréter les automobilistes indésirables Quai Lunel du parking Infernet au parking Lympia et laisser la chaussée aux seuls piétons et vélos : une fausse bonne idée pour les riverains des rues où la circulation a été déviée. « Que la concentration de l’ensemble de la circulation du port se fasse dans la seule rue de Foresta, ne semble pas viable », entame Cathy qui habite dans cette artère. Un week-end a suffi à cette Niçoise pour affirmer : « Les nuisances sonores sont aujourd’hui insoutenables pour les habitants. Ils se retrouvent calfeutrés dans leurs appartements. Le bruit est amplifié par l’écho de la colline ». Michel qui vit dans un deux-pièces rue de Foresta insiste : « J’ai vécu un weekend infernal. Une circulation bien plus intense que d’habitude. J’ai dû fermer les fenêtres dimanche aprèsmidi, de quoi étouffer avec cette chaleur ».
Bruit...
Cathy renchérit : « Le quartier du port est depuis des années protégé sur décisions de la mairie. Les habitants n’ont donc pas la possibilité de mettre de climatisation et se retrouvent prisonniers de la chaleur. La colline absorbe la chaleur la journée et la diffuse la nuit. Toute la pollution se trouve concentrée au même niveau. »
C’est vrai, clim indésirable dans cette partie de Nice, comme dans d’autres.
« La rue de Foresta n’est pas du tout adaptée à la circulation de camions frigorifiques, camions de chantier qui sont aujourd’hui contraints d’y passer », précise Cathy. Certains commerçants du quartier craignent d’ailleurs une baisse de fréquentation de leurs enseignes. Et des problèmes de livraison ? « Elles se font au bout de la rue de Foresta. À ce même niveau, un grand nombre de véhicules fait demi-tour. »
Ça bougonne aussi rue Barla et Arson. Serge Amato, le président du comité de quartier République-Riquier-Barla-Risso, a écrit au maire et à de nombreux élus.
Alerté par de nombreux adhérents, il se dit « inquiet de l’évolution de la circulation ». Son comité de quartier a décidé de mobiliser « les référents de ses 9 secteurs » afin d’étudier les flux. « Arson, Barla, Delfino est une zone déjà passablement bien encombrée, parfois saturée », affirme le président. Qui évoque aussi « la pollution qui en résulte. Laquelle peut être considérée comme critique, dans les secteurs directement ou indirectement concernés ».
Delphine une riveraine argumente : « Le trafic dans la rue est relativement lent entre les différents feux de circulation, les véhicules (voitures et poids lourds) sont entre le point mort et l’accélération avec donc des gaz d’échappements qui nous incommodent et polluent notre rue ».
... Et pollution
Même crainte pour le conseil syndical de l’Héliante, rue Arson. « Alors que le déconfinement n’est pas entièrement terminé, la circulation a augmenté d’un coup. Ceci est particulièrement critique dans le canyon formé par l’Hélianthe et le Rubens. Le bruit est intenable à cause des poids lourds, bus et motos à échappement libre. Qui dit bruit, dit pollution ! Arson apparaissait déjà aussi polluée que la voie Mathis, la différence étant que Mathis est à l’air libre, alors qu’ Arson est encaissée entre les immeubles. » La rue Arson, l’une des plus polluées de Nice ? « Non, mais incontestablement en zone rouge », admet Gaël Nofri, l’élu à la circulation. « Enfin plus globalement, c’est le secteur port-Arson-Barla », conclut-il.