Les brocanteurs sont de retour, les artisans bientôt
Depuis le week-end dernier du 23 mai, les brocanteurs ont réinstallé leurs stands sur les samedi-dimanche et à Forville le lundi. Les artisans attendent le 6 juin, car il n’y a les Allées pas foule
Certes, le regretté Victor Lanoux n’est plus de ce monde pour incarner Louis la Brocante. Mais les brocanteurs des Allées, eux, n’ont pas définitivement déserté le paysage cannois. Confinés tels leurs marchandises en stock, ces derniers ont obtenu l’autorisation de réinvestir leurs emplacements de plein air et le marché Forville (lundi), depuis samedi dernier. Sous contraintes sanitaires strictes, évidemment. Prise de températures et masques obligatoires, entrée et sortie distinctes selon un circuit piéton balisé, gel hydroalcoolique et gants sur chaque stand pour manipuler les objets.
Bref, de quoi chiner… sans attraper le coronavirus. Samedi dernier, 37 exposants sur 48 ont répondu présent. Malheureusement quasiment pas un chat, si ce n’est de porcelaine…
« Tout est bien organisé pour la reprise, mais on n’a vraiment pas eu grand monde. Certains ont pu vendre une ou deux bricoles, mais pas de quoi crier sur les toits, et 18 exposants ont fait zéro chiffre d’affaires en trois jours ! s’alarme François Marchand (d’habitude bien nommé), président des brocanteurs. Moi encore, j’ai rouvert mon magasin-dépôt à Peymeinade, mais pour certains confrères, qui n’ont que les brocantes en plein air pour subsister, c’est très dur ».
« Bonnes affaires »
D’autant plus que ceux-là n’ont pas eu droit à du chômage partiel, mais à une simple prime étatique de 1500 € pour compenser la perte de chiffre d’affaires. Et pourtant, François Marchand l’assure : après deux mois d’inactivité, les brocanteurs ont des arguments à revendre. À Cannes en particulier.
« Ces dernières années, notre brocante a beaucoup évolué, on s’est débarrassé d’une certaine catégorie de stands, on évite les copies et le neuf, on ne dispose rien par terre, tout est exposé nappe sur table, souligne-t-il.
On a de la BD, des meubles, du verre Saint-Louis, de l’argenterie, des bijoux, de la cristallerie, des vêtements de qualité… Cannes est une des plus belles brocantes de la région. Après le coronavirus, côté prix, il y a de très bonnes affaires ».
Sans les touristes…
Et même si la Ville offre gratis les emplacements jusqu’à fin juin, reste à espérer que la clientèle soit à nouveau au rendez-vous.
« Au marché Forville, on sait que c’est tristounet, entre nous, on l’appelle le mouroir, même s’il suffit d’une vente pour sauver la journée. Mais sinon, à Cannes, ça marche assez bien en temps normal ».
Même sans les touristes étrangers ?
« Ils représentent 50 % de nos ventes, mais on a quand même une clientèle locale, notamment pour les meubles d’appoint. Les spécialistes de bijoux et sacs fantaisie auront peut-être plus de soucis à écouler leurs stocks…» Avec la vie cannoise qui reprend peu à peu, et l’ouverture prochaine des restaurants et café, ces marchands-là veulent croire que la brocante n’est pas un concept obsolète et désuet.