Fabrice Mauro (OGC Nice) : « Je ne sais plus crier »
Habitués à tenir le micro dans les salles et stades de la région, les speakers font face à une situation inédite et espèrent une relance rapide de l’activité
Ils n’y étaient pas franchement préparés. Il faut dire que personne ne l’avait vu venir, cette interruption. Confrontés à la suspension, voire à l’arrêt des compétitions en raison de l’épidémie, les speakers azuréens ont dû remiser le micro au placard en attendant la suite. Si certains vivent plutôt bien cet arrêt brutal, d’autres s’interrogent sur la suite en espérant une reprise des compétitions à moyen terme. Sans aucune garantie sur les conditions de reprise.
Textes : Vivien SEILLER Photos : DR, OGC Nice et Sharks d’antibes
Fabrice Mauro est un Niçois pur jus, biberonné aux exploits des Aiglons depuis ses plus jeunes années. Speaker du Gym depuis six ans (1), le chef d’entreprise de 51 ans aimerait bien retrouver les terrains si les conditions le permettent. Même si le confinement n’a pas été synonyme d’ennui.
Speaker, mais pas que
« Je travaille dans la formation professionnelle et je fais de plus en plus de coaching de chefs d’entreprise, de cadres... Je fais des entretiens professionnels avec des salariés et on bâtit un plan de formation. Avant l’interruption du championnat, j’étais dans ma sixième saison en tant que speaker. J’ai connu les années Puel, Favre et maintenant Vieira. Je me suis pris au jeu dès la première fois. »
La gestion du confinement
« J’ai eu du travail malgré la période compliquée. J’ai pu faire de l’accompagnement à distance et préparer des modules de formation. Mais l’adrénaline d’un match me manque forcément, comme tous les gens que je vois au stade. Les personnes de la sécurité, de la communication, le président, les joueurs, les journalistes... C’est un petit réseau que tu perds, ça fait un peu mal au coeur de ne pas avoir de nouvelles des copains. Voir un match assis sur le banc et sentir l’odeur de la pelouse, ça manque aussi. Je n’ai pas tenu le micro depuis le dernier match, je ne sais plus crier (sourire). J’ai une pensée pour les collègues qui vivent de ça, ça doit être difficile pour eux. »
La reprise
« J’aspire à ce que ça reprenne, mais je ne suis pas prêt à refaire un match à huis clos (sourire). En revanche, si c’est un match avec des joueurs et le public, je ferai comme avant. Je ne travaillerai pas différemment. »