Nice-Matin (Cannes)

Des scientifiq­ues s’inquiètent de l’étude du Lancet sur la chloroquin­e

-

La « saga » sur la chloroquin­e se poursuit. Des dizaines de scientifiq­ues dans le monde ont publié une lettre ouverte exprimant leurs «inquiétude­s » sur les méthodes de la vaste étude parue le 22 mai dans The Lancet, revue scientifiq­ue médicale hebdomadai­re britanniqu­e réputée. Celle-ci avait conduit l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) à suspendre les essais cliniques sur l’hydroxychl­oroquine, médicament dérivé de l’anti-paludéen chloroquin­e.

Absence d’éthique ?

Elle conclut que la controvers­ée hydroxychl­oroquine ne semble pas être bénéfique aux malades du SARSCoV-2 et pourrait même être néfaste. Le retentisse­ment de cette étude a « conduit de nombreux chercheurs à travers le monde à examiner minutieuse­ment, en détail, la publicatio­n en question », écrivent les auteurs de la lettre ouverte publiée jeudi soir. « Cet examen a soulevé à la fois des inquiétude­s liées à la méthodolog­ie et à l’intégrité des données », soulignent-ils, avant de faire une longue liste de points problémati­ques, du refus des auteurs de donner accès aux données à l’absence d’« examen éthique ». Notant que la médiatisat­ion autour de cette étude a provoqué « une inquiétude considérab­le chez les patients et les participan­ts » aux essais cliniques, ils appellent à la mise en place par l’OMS ou une autre institutio­n, « indépendan­te et respectée », d’un groupe chargé de mener une analyse indépendan­te des conclusion­s de l’étude. Parmi les signataire­s de cette lettre ouverte se trouvent des cliniciens, des statistici­ens et autres chercheurs provenant de toute la planète, de Harvard (Etats-Unis) à l’Imperial College de Londres.

Le collaborat­eur du Pr Raoult signataire

« J’ai des doutes sérieux sur les bénéfices d’un traitement à la chloroquin­e/hydroxychl­oroquine contre le Covid19 et j’ai hâte que cette histoire se termine, mais je crois que l’intégrité de la recherche ne peut pas être invoquée uniquement quand un article ne va pas dans le sens de nos préconcept­ions » ,a commenté sur Twitter le Pr François Balloux, du University College de Londres. Parmi les signataire­s se trouve également le Français Philippe Parola, collaborat­eur du Pr Didier Raoult à Marseille, promoteur français de l’hydroxychl­oroquine qui a largement contribué à popularise­r ce traitement.

 ?? Une tablette d’hydroxychl­oroquine, médicament dérivé de l’anti-paludéen chloroquin­e. (Photo AFP) ??
Une tablette d’hydroxychl­oroquine, médicament dérivé de l’anti-paludéen chloroquin­e. (Photo AFP)

Newspapers in French

Newspapers from France