Polski tout juste élu maire, Martello (déjà) à l’attaque
27 voix contre deux pour l’élu RN Philippe Carlin, trois blancs, un nul… L’ancien opposant est désormais maire de La Trinité. L’ex-adjointe de Dalmasso désormais dans l’opposition
Deux candidats. Zéro suspense. Jeudi, les conseillers municipaux ont élu Ladislas Polski maire de La Trinité avec 27 voix sur 33. Deux suffrages sont allés à Philippe Carlin, l’un des deux élus RN, tête de liste lors des municipales. Puis, trois bulletins blancs. Et un dernier nul… Mais lourd de sens.
Il portait le nom de Gilbert Krief : le pseudo de Fabien Bonnafoux, un colistier de Polski. Lors de la campagne électorale, il avait alimenté une page Facebook avec des photomontages et des caricatures de leur adversaire LR, Isabelle Martello… Satires que l’ex-adjointe du maire sortant, Jean-Paul Dalmasso, avait peu goûtées.
Un bulletin Krief, message clair : ça commence fort à La Trinité…
« Volontarisme et inventivité »
Mais Polski ne relève pas… Ce n’est pas un jour à sortir les dents. Le maire tout frais glisse. Et entame son discours. Pensées pour sa famille. Salutations fraternelles à ses colistiers. Un grand merci aux Trinitaires. Un mot, aussi, pour les anciens maires et élus, avant de saluer la mémoire des victimes du Covid. Enfin, après un hommage appuyé aux soignants et aux agents communaux, il affiche sa détermination. « Il va falloir faire preuve d’écoute, de rigueur, de volontarisme et d’inventivité », lance Polski. Un nouveau maire qui veut tendre la main aux élus de l’opposition « pour qu’ils participent, s’ils le souhaitent, au travail communal ». Enthousiaste
: « Nous avons à écrire ensemble l’avenir de La Trinité. » Une main tendue qui lui revient dare-dare en boomerang… Si Isabelle Martello lui adresse ses félicitations républicaines, elle le met d’emblée en garde : « Nous jouerons notre rôle de première opposition exigeante et utile. Mais nous ne tolérerons aucun procès d’intention sur le mandat de Jean-Paul Dalmasso. »
Philippe Carlin n’est pas en reste. Pour lui, le taux de participation très bas « pose les bases d’une mandature fragile ». Polski s’agace mollement : « Je ne vois pas de fragilité. Si j’entends que le taux d’abstention a été important, je vois aussi qu’à La Trinité, la participation a été bien supérieure qu’ailleurs. »
« La ficelle est grossière »
C’est le moment de désigner les adjoints. Ils seront neuf, le nombre maximum réglementaire… Polski égrène les délégations. Et les subdélégations de certains conseillers municipaux. Isabelle Martello repart à la charge. L’affaire Krief toujours en travers de la gorge. L’élue d’opposition LR commente : « Vous donnez une subdélégation à quelqu’un qui est sous le coup d’une plainte pour utilisation de données personnelles sans talent à des fins soi-disant de satires politiques. J’ai un peu honte pour les autres colistiers assis à côté de lui. » Silence. Et Polski siffle la fin de partie. Il souffle : « Cela me rappelle l’un de vos colistiers alors que j’étais à votre place qui m’avait promis six ans de misère. » Et d’enchaîner : « Vous tentez de masquer le désaveu de la population, la ficelle est grossière. L’expression du suffrage universel devrait vous amener à plus de modestie. » « Ça ne m’atteint pas », le coupe Isabelle Martello. Discussion close. Ça commence fort à La Trinité. Avec un air de déjà-vu. Inversé…