Pas le même mardi juin en France et en Principauté
Pendant le confinement, les restrictions à la liberté de circulation étaient plus souples à Monaco que dans l’hexagone. Le 2 juin, en revanche, le retour à la liberté est plus strict en Principauté
Qui a dit que Monaco suivait la France à la trace ? L’épidémie de coronavirus semble, au contraire, montrer une certaine volonté monégasque de marquer sa différence. Tout au moins après le déclenchement des hostilités et l’arrêt des activités.
Les conditions du confinement, d’abord, se sont avérées différentes d’un pays à l’autre. À Monaco, les déplacements étaient plus libres qu’en France, où l’on ne pouvait promener son chien ou courir à plus d’un kilomètre de chez soi, où la moindre sortie était conditionnée à l’attestation dérogatoire de déplacement.
La Principauté a ensuite décidé de sortir du confinement une semaine avant la France. Le lundi 4 mai, contre le 11 dans l’hexagone. Puis, Monaco a opéré un retour en classe exactement à l’inverse du pays voisin, laissant les lycéens de Première et Terminale ouvrir le bal, alors que les écoliers tricolores des Grandes Sections de maternelle et du CP étaient les premiers à retrouver le chemin de l’école.
Et puis, mercredi 20 mai, le gouvernement princier a levé le voile sur la phase 3 du déconfinement de la Principauté, fixée au 2 juin – comme en France, pour le coup. Mardi prochain, on le sait, les bars et restaurants pourront donc rouvrir, tout comme les musées, les salles de jeux et les casinos. En revanche, les salles de sport, discothèques, théâtres et cinéma restent fermés. Edouard Philippe, avant-hier, a dévoilé les conditions du retour à la liberté en France. Dans ce domaine aussi, il y a de nombreuses différences entre les deux pays. Voici les plus criantes.
L’accès au restaurant
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À Monaco, pour avoir une table, il faudra au préalable avoir réservé. Pas en France. En revanche, le gouvernement princier n’entend pas être trop tatillon. « Si un restaurant n’a pas de réservation et qu’un client se présente, il pourra l’accueillir », précise-t-on. Une certaine souplesse est prévue, donc.
Les salles de sport
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La France les rouvre dès mardi prochain. Monaco préfère les garder fermées encore un certain temps. Le seul exploitant privé de salle de sport à Monaco est dépité de cette décision du gouvernement (lire cidessous). Une évaluation de la situation sanitaire sera effectuée mijuin afin de fixer une date de réouverture. Paradoxe, la salle World Class Monaco, installée à Cap-d’Ail, devrait rouvrir ses portes à ses adhérents le 2 juin.
Les piscines
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Là aussi, deux poids, deux mesures. Les piscines françaises seront accessibles au public dès mardi. À Monaco, il y a une distinction : la natation sportive est autorisée, sous certaines conditions, pas la baignade récréative.
Les plages
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À partir du 2 juin, on pourra faire bronzette sur les plages azuréennes. À Monaco, on pourra lézarder dès aujourd’hui, non pas sur la plage du Larvotto – elle ne sera accessible que fin juin, ou début juillet, en raison des travaux en cours sur l’esplanade –, mais sur le solarium, au bout du quai Antoine-Ier. La minuscule plage des Pêcheurs, en revanche, reste fermée, en raison de sa taille et, donc, du risque de promiscuité.
Les salles de spectacles
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Attention, grosse différence derrière le rideau : en France, les salles de spectacles et les théâtres peuvent revenir à la vie dès le 2 juin, et les salles de cinéma le 22 juin. À
Monaco, aucune date n’est fixée à ce jour. « La question ne se pose pas vraiment puisque tous les spectacles ont été déprogrammés », indique-ton au gouvernement. Là aussi, la réflexion est en cours et dépend de l’évolution de la circulation du virus en Principauté.
■ Les casinos et salles de jeux
La France les garde fermés pour l’instant. Monaco n’a pas résisté à la tentation de rouvrir aux joueurs ses casinos et salles de jeux, qui font partie de l’ADN de la Principauté, et qui participent à son développement économique. Le déconfinement des jeux est donc prévu le 5 juin. Les conditions sanitaires y seront drastiques : une machine à sous sur deux en activité, les boutons désinfectés en permanence, comme les jetons des tables, les jeux de cartes changés à chaque partie. C’était le prix à payer.