Salles de sport : le marathon de la réouverture le juin
En attendant le protocole officiel, certains clubs de Menton et Roquebrune planifient les règles sanitaires. D’autres plus inquiets, préfèrent attendre et privilégient surtout le sport en plein air
Les clubs et associations sportives jouent contre la montre. Jeudi soir, le gouvernement a annoncé la réouverture des salles de sport à partir du 2 juin dans les zones vertes. En attendant le protocole du Journal officiel, les responsables de clubs de Menton et Roquebrune sont sur la ligne de départ. Depuis plusieurs semaines, ils réfléchissent à des plans d’attaque pour appliquer au mieux les mesures sanitaires. « J’ai encore quelques interrogations sur le protocole précis, reconnaît Patrick Monoyer, le responsable de Menton CrossFit. Pour être prêt le 2 juin, je me suis documenté, notamment auprès des salles italiennes déjà ouvertes. » Masque à l’arrivée dans la salle, gel hydroalcoolique à l’entrée, chaussures placées dans un sac plastique, matériel individuel et désinfection à chaque utilisation… Patrick Monoyer a prévu d’appliquer des règles strictes.
Réorganisation complète
Dans la salle de CrossFit, chaque participant disposera de 4 m2 d’espace et les cours se dérouleront avec 10 personnes maximum. «Habituellement, une séance réunit environ 15 sportifs. Du coup, il a fallu réorganiser notre
‘‘ planning. Les cours pour enfants du mercredi sont supprimés afin de laisser plus de place aux adhérents. De plus, nous demanderons à nos membres de venir 2 à 3 fois par semaine maximum pour qu’il y ait un meilleur roulement. » Pour d’autres associations, une réouverture le 2 juin paraît très prématurée. « Pourrons-nous utiliser les vestiaires ? Devrons-nous nettoyer toute la salle après chaque cours ? Comment faire si nous n’avons pas de fenêtres pour aérer la pièce ?, s’interrogent Karine Proscelli et Corinne Serra, respectivement professeure de danse et de fitness au centre Fitdance de Roquebrune. Pour l’heure, les consignes sont trop floues. Nous attendons des précisions avant d’ouvrir. »
« Beaucoup de contraintes »
De plus, certaines disciplines posent question, comme la danse classique. « Il est très difficile de corriger les postures de loin. De plus, les chorégraphies comprennent des portés et du contact à deux. C’est tout l’enseignement qui doit être repensé », souligne Karine Proscelli. Durant le confinement, les professeurs de FitDance ont réussi à maintenir le lien avec leurs élèves via des cours de danse, de stretch, d’abdos-fessiers ou de pilates en visioconférence ou en plein air à Roquebrune et Menton. Dès la semaine prochaine, des cours de zumba vont commencer au Jardin Élisée Reclus. À l’instar de FitDance, de nombreux clubs sportifs n’ont pas attendu la date du 2 juin pour reprendre partiellement une activité. Ces dernières semaines, la solution en plein air, proposée par la ville de Menton, a séduit de nombreuses associations (lire ci dessous) comme l’école de danse de Céline Toquet. Depuis quelques jours, la Mentonnaise réunit ses élèves – par groupe de dix – sur l’esplanade des Sablettes. « En travaillant, non-stop, toute la semaine, cela me permet d’honorer mes cours. En revanche, j’ai passé des heures à réorganiser tout le planning. » Car normalement, Céline Toquet accueille 40 élèves… par cours. Pour l’heure, la responsable de l’école de danse n’envisage pas d’ouvrir sa salle dans l’immédiat. « Car je serai limitée à dix personnes, comme en extérieur. De plus, il faudra gérer toute la partie désinfection. C’est beaucoup trop de contraintes. » Céline Toquet pourrait envisager d’utiliser sa salle mais seulement en cas de pluie. Entre cours en visio et en plein air, le confinement aurait-il fait naître une nouvelle façon de pratiquer du sport ?
Pour l’heure, les consignes sont trop floues”