Nice-Matin (Cannes)

Comment le marché forain se remet-il en... marche ?

Depuis la semaine dernière les commerçant­s ont pu déployer à nouveau leurs étals sur la place De-Gaulle. Le tout, dans une nouvelle atmosphère avec les mesures sanitaires en vigueur

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Caracos fleuris, napperons printanier­s et sous-vêtements ensoleillé­s. Pas de doute, jeudi, le soleil a brillé aussi fort sur les étals que dans le ciel antibois. Pour le deuxième jeudi du marché forain tendance déconfinem­ent, les habitués n’ont pas boudé la place De-Gaulle. Gazouillis derrière le masque obligatoir­e pour entrer dans l’enceinte ceinturée de barrières, sourire du coin des yeux rivés sur les offres, mains tendues vers les flacons de gel hydroalcoo­lique : l’atmosphère s’avère inédite. Et côté fréquentat­ion alors ? « Ce n’est pas comparable à l’an passé, c’est évident », reconnaît Yannick Seuret, devant ses articles en bois d’olivier : « Personnell­ement je fonctionne vraiment avec les touristes, moins avec les locaux. Donc cette reprise se fait réellement en douceur. Pour autant, être à nouveau présent et croiser les gens, cela fait du bien. »

« Les gens respectent bien les distances »

Attendant l’été avec impatience, les commerçant­s retrouvent de nouveaux repères. Les mesures sanitaires ont-elles profondéme­nt changé la manière d’envisager leur métier ? Pas franchemen­t. Pour Pauline Buffa et son stand coloré de prêtà-porter La Baieta, les sprays désinfecta­nts se sont ajoutés à sa collection : « Même si pour l’instant c’est assez calme, on sent que les clients ont envie de se faire plaisir. » Preuve en est avec une jeune femme qui s’intéresse de près à une élégante jupe longue. L’envie de shopping plane dans l’air… Et pas question de laisser la fièvre acheteuse prendre le pas sur la raison. « Regardez, les gens respectent bien les distances. Sincèremen­t il n’y a aucun souci là-dessus », constate Eliane Diglodi sur son tabouret. Son regard scrutant la foule derrière le linge de maison qu’elle propose, elle découvre un nouveau monde. En quinze ans de marché à Antibes, elle n’avait jamais ressenti cela : « J’espère que les choses vont redémarrer mais c’est vrai que l’appréhensi­on est présente avec ce virus dont on ignore l’évolution. »

«Ducôtédubo­n sens économique »

Pour certains de ses confrères, la crainte se trouve surtout au niveau de l’avenir de leur petite entreprise. Comment envisager une saison dans le flou ? « Je ne peux pas vous dire comment j’entrevois l’été, j’attends des réponses du gouverneme­nt qui soient davantage du côté du bon sens économique », indique Emmanuel devant ses savons aux teintes et senteurs tirés de l’arc-en-ciel. Bref, difficile d’être certain de ne pas se retrouver au dépourvu lorsque la bise sera venue…

Entre la cigale et la fourmi, Eliane Diglodi choisit son camp. Tirelire en main, elle explique sa technique du petit billet s’ajoutant à un autre petit billet : « Je mets de côté pour offrir un joli Noël à mes petits-enfants. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Aujourd’hui, c’est d’autant plus compliqué. » De quoi envisager un nouvel étal pour se procurer une boule de cristal…

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(Photos Dylan Meiffret) Impossible de fréquenter le marché forain sans porter un masque : le réflexe est pris.
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