Nice-Matin (Cannes)

Traditions ancestrale­s au Musée des arts asiatiques

Ce lieu tout en marbre, pas assez connu, a rouvert ses portes. L’occasion d’aller voir deux expos ! Une consacrée aux Naxi, une ethnie chinoise, et l’autre à une tradition funéraire taïwanaise...

- ALAIN MAESTRACCI

ÀNice, le musée des Art asiatiques a de la chance puisque son conservate­ur, Adrien Bossard, est un spécialist­e de l’Asie. Un spécialist­e passionné et passionnan­t quand il explique les deux expos qui ont été prolongées. En effet, le confinemen­t nous avait privés de la découverte de Dongba, des pictogramm­es naxi à l’art contempora­in, une exposition inédite en Europe sur la culture Dongba, et de Palace Paradis, offrandes funéraires en papier de Taïwan qui vous fera découvrir une tradition taïwanaise originale.

Cette deuxième expo a été prêtée à Nice par le musée parisien du quai Branly. Elle nous fait découvrir que les Taïwanais peuvent dépenser de fortes sommes d’argent pour permettre à un défunt de retrouver, après sa mort, des plaisirs terrestres, parfois luxueux.

Ces objets funéraires, qui demandent à des artisans très doués des heures de travail et de patience, sont confection­nés en papier. Ils finiront pourtant, comme le corps du défunt, par être brûlés ! Ainsi, pour assurer le confort des disparus dans l’au-delà, les familles achètent des objets de la vie réelle (maison, chaussures et voitures de luxe dont les roues tournent !, smartphone…) en papier. En les brûlant lors de la cérémonie funéraire, ils les envoient au défunt. Certains objets peuvent atteindre la somme de 25 000 € ! Donc les familles se cotisent pour que la personne décédée ne manque de rien.

Prêtres-chamanes

L’autre expo, tout aussi passionnan­te, évoque les prêtres-chamanes Dongba (ceux qui savent). Ils appartienn­ent à une petite ethnie qui s’appelle les Naxi, « une population qui à des traditions séculaires en lien avec les esprits » explique Adrien Bossard. Leurs prêtres Dongba emploient encore de nos jours une écriture pictograph­ique. Ils possèdent de nombreux carnets qu’ils utilisent lors des différente­s cérémonies.

En plus de ces pictogramm­es, vous pourrez également découvrir des peintures naxi ainsi que des costumes magnifique­s et la coiffe à cinq pétales portée par les Dongba.

Musée des Arts asiatiques. 405 Promenade des Anglais, à Nice. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 17 h. Les deux exposition­s Dongba et Palace Paradis sont prolongées au moins jusqu’au 5 juin. Rens. 04.89.04.55.20.

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(Photo Kaohsiung Museum of Fine Arts) Une maison en papier construite sur une armature en bambou destinée aux cérémonies funéraires. Certaines peuvent coûter jusqu’à   € !
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(Photo Kaohsiung Museum of Fine Arts) Dai-Shi-Ye. Atelier Hsin Hsin à Taipei, à Taiwan. Papier et bois. OEuvre commandée à l’occasion de l’exposition.
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Karanniuji­u (expo Dongba), encre et couleurs sur coton (), prêt du China National Arts Fund, à Lijiang. (Photo Lijiang Teachers College-Karanniuji­u)
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Berline en papier destinée à être brûlée lors d’une cérémonie funéraire. (Photo Skea)

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