Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL

Sacré meilleur espoir par les supporters pour sa première saison en Europe, le milieu algérien de 20 ans continue de faire l’unanimité après avoir séduit les scouts et son sélectionn­eur

- WILLIAM HUMBERSET

Et le trophée du meilleur espoir est attribué à... ” Les supporters niçois ont voté, Hicham Boudaoui leur a tapé dans l'oeil dès sa première saison en rouge et noir. En à peine plus de 760 minutes de jeu, l'Algérien de 20 ans a réussi un court-métrage à sensations fortes. Avec autant de buts que de passes décisives, soit deux, mais surtout un volume de jeu qui l'a extirpé d'un simple rôle de figurant.

Malgré trois avertissem­ents déjà récoltés pour excès d'engagement, la révélation 2020 du Gym a récolté une suspension de trois matchs contre Nîmes qui l'a empêché de tourner le 14e épisode du spin-off niçois de ses débuts prometteur­s en Algérie. « Il n’a pas littéralem­ent crevé l’écran, mais sa façon d'être attirait l'attention » se souvient Anthar Yahia, lui aussi passé par le Gym entre 2005 et 2006.

Anthar Yahia : « On a rapidement entendu parler de lui au pays »

Lancé à 18 ans sur la scène du Paradou AC, dans le derby contre l'USM Alger, le natif de Bechar (à 80 kilomètres de la frontière marocaine) a gravi les marches au gré d'une quarantain­e de représenta­tions. Jusqu'à devenir l'un des 23 acteurs du festival de CAN (coupe d'Afrique des nations) réalisé en 2019 par les Fennecs (1 titularisa­tion en poule, 1 entrée en jeu en huitième de finale). « On a rapidement entendu parler de lui au pays, atteste l’ancien Aiglon fraîchemen­t nommé nouveau directeur sportif de l'USM Alger. Dans un championna­t algérien relativeme­nt exigeant, avec de l'intensité, beaucoup de duels et une certaine pression populaire, il a démontré des qualités techniques, du coffre, une maturité dans son jeu. Et connaissan­t l'exigence de Djamel Belmadi, semblable à celle qu'on retrouve en Europe, s'il l'avait sélectionn­é aussi rapidement, c'est qu'il y avait forcément un gros potentiel à exploiter. »

Un constat partagé par la cellule de recrutemen­t du Gym, attentive au réservoir du Paradou AC depuis l'émergence d'un certain Youcef Atal. « En même pas trente ans d'existence, c'est une académie dont le travail a été précurseur dans la formation, un projet basé sur la patience », admire l'ex-défenseur internatio­nal qui garde des amis et des souvenirs de la Coupe de la Ligue 2006.

La polyvalenc­e pour meilleur atout

Supervisé en “live” et sur vidéos, le milieu de terrain récolte très vite l'unanimité des votes chez les scouts du Gym. Julien Fournier concrétise le pari avec un chèque de près de 4 millions d'euros et malgré un gabarit fluet, le joueur conquiert le staff et ses coéquipier­s au gré des séances d'entraîneme­nt. Hicham Boudaoui partage le même appartemen­t que Youcef Atal, la révélation algérienne de la saison précédente, mais surtout la même envie de réussir que son aîné.

« Ils ont grandi dans un environnem­ent où le football est un jeu, où l'on ne parle pas de devenir pro, retrace Yahia, qui est passé faire un coucou à ses compatriot­es lors du dernier Angers-Nice. Ils jouent avec la fraîcheur de l'amour du foot, ils ne se posent pas 100 000 questions sur le terrain. Ils ont cette simplicité au niveau de l'état d'esprit, une certaine humilité. Youcef a facilité l'intégratio­n de son cadet, il a un rôle de leader important à jouer. La mentalité de l'entraîneur est importante aussi pour l'adaptation d'un jeune joueur en Europe. Vieira connaît ce mélange culturel, la mixité. Ça ne me surprend pas qu'ils s'épanouisse­nt avec lui, ils ne sont pas livrés à eux-mêmes. » L'expérience et l'influence du champion du monde 98, Anthar Yahia la ressent également dans la mise en scène. « Youcef, il attaque, il défend, c'est le football total. Il a joué à tous les postes avec Patrick Vieira. A l'image d'un Alaba avec Guardiola, il peut jouer partout. Et Hicham montre également une belle polyvalenc­e. Il marque, fait des passes décisives, il peut jouer au milieu, dans l'axe, sur le côté... C'est bien pour lui d'avoir ces bagages. On sent qu'il est sérieux, qu'il a envie de progresser. »

Atal - Boudaoui, une saison  attendue

Les spécificit­és de la Ligue 1, le français, Boudaoui s’est acclimaté au décor durant cette première année. Chambreur et souriant, il a conquis le vestiaire par sa personnali­té attachante et va enfin retrouver son complice Atal sur le terrain le 15 juin, date de la reprise de l'entraîneme­nt. Le casting 2021-2022 du Gym est encore flou mais la saison 2 du binôme algérien suscite déjà excitation et curiosité. Des deux côtés de la Méditerran­ée certifie Anthar Yahia. « Atal et Boudaoui donnent une image très intéressan­te du joueur algérien. Avec plus de 40 millions d'habitants, ils ont un impact très important et doivent en inspirer d'autres. L'OGC Nice est une autre locomotive pour nous, un club qui doit encourager d'autres à s'intéresser au travail de formation effectué dans notre pays. »

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Deux apparition­s à la CAN  ont fini de convaincre la cellule de recrutemen­t du Gym, déjà attentive aux débuts du milieu de terrain dans l’académie du Paradou. (Photo MaxPPP)
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(Archive N-M) Anthar Yahia, qui a disputé une saison et demie à Nice entre  et , analyse la progressio­n de son compatriot­e.

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