Nice-Matin (Cannes)

L’anakinra, une piste prometteus­e pour les cas graves ?

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Alors que la communauté scientifiq­ue se déchire au sujet de l’hydroxychl­oroquine (nos éditions d’hier), d’autres pistes continuent à être explorées. Une étude publiée dans The Lancet Rheumatolo­gy se penche ainsi sur le cas de l’anakinra, initialeme­nt destiné à des maladies rhumatisma­les, qui donnerait des résultats « encouragea­nts » pour les formes graves de la maladie.

Le principe est de contenir la réaction inflammato­ire incontrôlé­e, ou « orage cytokiniqu­e », mis en cause dans les formes graves la maladie. Dans cette situation, les poumons ne fournissen­t pas assez d’oxygène aux organes vitaux, ce qui nécessite l’assistance d’une ventilatio­n artificiel­le.

« Réduction significat­ive du risque de décès et de passage en réanimatio­n »

Selon l’équipe médicale du Groupe hospitalie­r Paris Saint-Joseph, l’administra­tion par injection sous-cutanée pendant  jours de l’anakinra à  patients ayant une forme grave de Covid- a permis une « réduction statistiqu­ement significat­ive du risque de décès et de passage en réanimatio­n ». Un quart des patients traités avec l’anakinra ont été transférés en réanimatio­n ou sont décédés, contre près de  % des autres (le groupe de comparaiso­n était formé de  patients auparavant pris en charge dans la même institutio­n). Dans le groupe recevant de l’anakinra, une diminution rapide des besoins en oxygène a été également observée au bout de  jours de traitement. Ce traitement « a rapidement changé le visage de la maladie en salle » ,avecun « bénéfice [...] palpable au quotidien », affirme le professeur Jean-Jacques Mourad, co-signataire de l’étude.

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