La petite reine prend
Le vélo, moyen de transport écologique par excellence, connaît un surcroit d’engouement depuis qu’il permet aussi de répondre aux enjeux de distanciation physique. De nombreux Azuréens choisissent donc de se (re) mettre à la bicyclette
En quelques semaines, la crise a fait gagner des années de politique vélo », s’est enthousiasmée Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire. Il faut dire que la marge de progression était importante : la France n’a jamais été maillot jaune en la matière. Le dernier recensement de l’Insee indique que seulement 1,9 % des Français se rendent à leur travail à vélo, lorsqu’ils sont près de 71 % à utiliser la voiture. Le confinement, puis le déconfinement et la nécessité de trouver une alternative à la promiscuité dans les transports en commun a donné un coup d’accélérateur au développement de ce moyen de transport écolo. Au niveau national, le plan Vélo est revu à la hausse. Le gouvernement a porté à 60 millions d’euros son « Plan vélo » initialement doté, fin avril, de 20 millions d’euros. Les incitations sont nombreuses : 50 euros de prime « de remise en état » : changement de chaîne, freins, pneus, etc. à opérer au sein d’un réseau de réparateurs, référencé sur le site internet de la Fédération des Usagers de la Bicyclette.
Mais aussi mise en service de places de stationnement temporaires. Ou encore des formations pour apprendre (ou réapprendre) à rouler. Elisabeth Borne envisagerait aussi un bonus pour l’achat d’un vélo électrique. Et pourquoi pas une fête tous les mois de mai pour célébrer la fin du confinement et l’avènement du cycle ?
De Nice à Cannes, des pistes « Covid » ont vu le jour
En attendant, les collectivités locales, dans la roue du gouvernement, multiplient les initiatives.
Dans les Alpes-Maritimes, des pistes cyclables – certaines en sites propres, certaines seulement expérimentales – ont été créées pour le déconfinement. Ces axes dits « Covid » ont vu le jour à Antibes, Cagnes, VilleneuveLoubet, Cannes et Nice. De quoi faire pédaler de bonheur les cyclistes.
Pas forcément les automobilistes. A la clé, une cohabitation pas toujours tranquille. Quant à la Métropole Nice Côte d’Azur, elle passe la vitesse supérieure pour encourager la pratique cycliste. Les « Vélo bleus » sont, depuis la mi-mai, en utilisation gratuite pour une période d’au moins un mois. Une prime pouvant aller jusqu’à 100 euros est également accordée pour toute réparation ou achat d’un vélo. Doucement, le vélo creuse son sillon sur la Côte d’Azur. Les ventes ont augmenté dans le département. Les rayons d’accessoires des grands magasins sont dévalisés. C’est incontestablement le règne de la petite reine.