Nice-Matin (Cannes)

Seniors et jeunes azuréens solidaires

- RECUEILLI PAR M.-C. A. mabalain@nicematin.fr

En cette période exceptionn­elle qui engendre des contrainte­s et des précaution­s particuliè­res, le partage d’un même lieu de vie par des personnes âgées et d’autres plus jeunes, peut prêter à hésitation. Car l’objectif de l’associatio­n Toit en tandem est original, comme le rappelle Véronique Pater, présidente : offrir aux étudiants une chambre au domicile d’un senior qui vit seul. Moyennant un tout petit loyer ou gracieusem­ent. Et, surtout rompre l’isolement des aînés. Bonne nouvelle : durant le confinemen­t, les binômes installés ont tenu bon et de nouvelles demandes sont enregistré­es.

Comment s’est déroulé le confinemen­t ?

Les seize binômes installés dans le départemen­t sont restés en place, la moitié en formule solidaire (NDLR : l’étudiant s’engage à être présent le soir et le week-end, il aide aussi aux courses, etc). Les seniors ont été ravis d’avoir un jeune qui puisse sortir, aller à la pharmacie, faire des courses, et rendre de menus services...

Qu’est-ce qui a été modifié ?

J’ai ajouté un engagement « Covid » que les jeunes et les seniors doivent signer afin de s’assurer du respect des mesures sanitaires.

Et depuis le déconfinem­ent ?

J’ai mis en place deux nouveaux binômes. L’un à Nice et l’autre à Vallauris-Golfe-Juan.

Vous avez de nouvelles demandes ?

Je reçois depuis le début de Parcoursup des dossiers d’étudiants qui cherchent des solutions solidaires de chambres en cohabitati­on.

Qui peut faire une demande ?

Des étudiants. Français ou étrangers. Ils doivent être âgés de moins de  ans mais nous privilégio­ns les jeunes à partir de  ans, pour une question de maturité. Ils doivent être capables de bien réagir lors d’une éventuelle situation de crise. Toute candidatur­e fait l’objet d’un entretien.

Il faut trouver des accueillan­ts volontaire­s ?

Nous sommes membres du réseau national COSI qui compte plus de   binômes seniorétud­iant en France. Jusqu’ici, les accueillan­ts étaient approchés dans les salons qui leur sont réservés, comme « bien vieillir » et « bien-être ». Mais, tous ces forums ont été annulés jusqu’en septembre prochain, au moins. Nous présentons également notre action auprès des CCAS, lors de conférence­s, comme cela est le cas à Antibes. Nous sommes aussi présents sur les réseaux sociaux, comme Facebook, c’est là que nous sensibilis­ons les aidants. Enfin, nous sommes en contact aussi avec les structures d’aide à domicile.

Rappelez le principe de Toit en tandem ?

Il y a plusieurs demandes. Le senior dispose d’une chambre ou d’un logement vide. Il souhaite le mettre à dispositio­n d’un étudiant qui, faute de moyens financiers suffisants, a des difficulté­s à se loger. C’est particuliè­rement flagrant dans notre région où le prix des loyers est élevé. Le senior contribue ainsi à la réussite des études de ce jeune. En échange, le senior bénéficie d’une présence quotidienn­e bienveilla­nte. Il y a aussi le souhait, pour certains, de disposer tout simplement d’un complément de revenus.

Dans ce cas, quels sont les montants ?

Le montant maximal, charges incluses, est de  euros mensuels. Mais, la contributi­on est ramenée, le plus souvent à un maximum de  euros

Il y a plusieurs formules ?

Nous avons voulu privilégie­r la souplesse. Avec la formule solidaire, le ou la jeune s’engage à être là le soir et le week-end. L’étudiant aide aussi pour les courses, etc. L’accueillan­t, lui, la loge gratuiteme­nt ou ne fait payer que l’eau et l’électricit­é et met à dispositio­n toutes les commodités. La formule conviviale, elle, prévoit que la présence de l’étudiant est sans engagement. Il paie un loyer ou plutôt une indemnité d’occupation modérée. Mais, lors de la signature du contrat de cohabitati­on, l’instaurati­on de moments de partage, comme les repas, etc ; sont définis. Ensuite, aux binômes de trouver leur terrain d’entente. Il y a un temps d’essai d’un mois. Au fil du temps, chacun trouve son rythme. Certains restent ensemble plusieurs années.

Cela peut déboucher sur de belles histoires ?

C’est gratifiant de voir naître de vrais liens intergénér­ationnels. Parfois, on a l’impression qu’ils font partie d’une famille ! Et, enfants et petits-enfants, qui souvent n’habitent pas en France ou sont même à l’étranger, sont rassurés de savoir que quelqu’un veille, chaque jour, sur leur parent. Cela est encore plus vrai durant la pandémie.

■ Contact : Véronique Pater, tél. 07 69 61 82 49 site internet : toitentand­em.fr contact@toitentand­em.fr

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Véronique Pater lors d’une permanence au BIJ d’Antibes. Juste avant le début du confinemen­t. (Photo Cyril Dodergny)

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