Nice-Matin (Cannes)

 bougies, plutôt deux fois qu’une !

- L.M.

Voilà un événement peu banal dans la vie d’une associatio­n. L’Union des femmes monégasque­s célèbre ce mois-ci les 100 printemps (c’est de saison), non pas d’une adhérente, mais de deux : Françoise Bono et

Gilberte Ballestra. Ces cent dernières années, la société a évolué comme jamais auparavant dans l’Histoire de l’humanité. Ces deux jeunes centenaire­s ont connu l’arrivée de l’électricit­é dans les maisons, la Deuxième

Guerre mondiale, la fin des colonies, l’apparition de la télévision, de la société de consommati­on, du plastique, la généralisa­tion du téléphone, puis l’apparition du téléphone portable, des ordinateur­s, d’internet et des téléphones portables. À Monaco, elles sont nées sous le règne d’Albert Ier, ont connu le prince Louis II, puis Rainier III, et enfin Albert II. « Par ma fenêtre, je voyais la princesse Grace emmener les enfants à l’école », se souvient Françoise Bono. Elles ont connu une époque où les messieurs ne sortaient jamais sans chapeau, et rarement « en bras de chemise ». Elles ont vécu l’ouverture du droit de vote pour les femmes, et celui de se présenter à une élection. Contactées chacune par téléphone, c’est avec un peu de nostalgie qu’elles nous ont confié leur sentiment sur la principaut­é qu’elles aiment tant. « C’était le beau temps quand Monaco était Monaco. Mon Monaco à moi, c’est Monaco-Ville. J’habite dans la maison où je suis née. Avant, il y avait tout ici, tous les commerces dont on avait besoin. Maintenant, il n’y a plus que des touristes, et les maisons sont à moitié vides, » regrette Gilberte Ballestra, qui confie adorer se promener au Jardin SaintMarti­n. Cette ancienne secrétaire a adhéré à l’Union des femmes monégasque­s dès sa création en 1958. L’associatio­n, qui défend depuis plus de soixante ans les droits des femmes de Monaco, a aussi rapidement accueilli Françoise Bono. Heureuse arrière-grand-mère de quatre petits enfants, cette ancienne modiste se souvient avec émotion du Monaco de sa jeunesse. «À l’époque, nous allions autour du casino, il y avait tellement de fleurs. Partout, il y avait des villas magnifique­s. » Passionnée de cinéma, elle se souvient aussi des établissem­ents qu’elle fréquentai­t : «Àla Condamine, il y avait deux cinémas, le Prince et le Royal. » Une mémoire qui nous rappelle qu’à une époque, la télévision et les services de vidéos à la demande n’avaient pas le quasi-monopole des soirées devant un bon film. Françoise Bono et Gilberte Ballestra n’auront pas eu la joie de célébrer ensemble leur siècle d’existence, Covid19 oblige. L’Union des femmes monégasque­s et la rédaction de Monaco Matin tiennent à leur souhaiter un très joyeux anniversai­re.

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(Photo DR) Françoise Bono a soufflé ses «cent bougies» avec ses proches.

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