Nice-Matin (Cannes)

Location d’apparts : ça repart doucement sur la Côte d’Azur

Depuis une dizaine de jours, les profession­nels parlent de « frémisseme­nts » sur les réservatio­ns après trois mois d’arrêt total. En tête, les villas avec piscine sur le littoral…

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Cet été sur la Côte d’Azur risque de se jouer en bleu-blancrouge. À cause de la pandémie qui a fermé les frontières, bloqué le trafic aérien sur l’internatio­nal, et découragé la clientèle étrangère (hors UE) de venir sur notre littoral azuréen. Pour la réouvertur­e des frontières en Europe, il faudra attendre la mi-juin. En revanche, avec la fin de la règle des 100 km annoncée, jeudi, par le Premier ministre Édouard Philippe, les grands déplacemen­ts sont possibles dès demain.

On pourra donc partir en vacances, cet été, dans l’Hexagone. « Toutes les régions font du lobbying sur le marché français » confie une responsabl­e de l’office du tourisme de la Métropole, dont le slogan cet été est « explore Nice Côte d’Azur ».

 millions de Français à séduire

Côté apparts et toits à louer, les plateforme­s et profession­nels de la location touristiqu­e de la Côte d’Azur visent une clientèle particuliè­re : les 9 millions de Français qui, d’ordinaire, passent leurs vacances sous des cieux lointains. Une clientèle de « CSP + » au pouvoir d’achat confortabl­e pour compenser celle étrangère (hors UE), au budget vacances encore plus étoffé, qu’ils n’auront pas cet été. « Depuis le 16 mars, début du confinemen­t, nous n’avons pas arrêté d’annuler les séjours de notre clientèle étrangère qui à partir d’avril, remplit d’habitude nos saisons, soupire Lucienne Giulian, présidente de l’Union des profession­nels de la location touristiqu­e (UPLT) sur le 06. Pour cette gérante de « Riviera holiday homes », agence de location d’apparts et villas située à Nice, cet été 2020 s’annonce « très compliqué ». « Par rapport à l’an dernier, nous accusons une chute de 80 % de notre chiffre d’affaires. Heureuseme­nt, que la loi nous a permis de reporter, en 2021, les séjours annulés en conservant les acomptes versés sinon… »

Quelques réservatio­ns « franco-françaises »

Travaillan­t depuis plus de 30 ans sur le marché de la location touristiqu­e, cette profession­nelle jure n’avoir jamais connu une telle situation. « Même après l’attentat du 14-Juillet 2016 sur la Prom, qui a été pourtant un choc terrible, un traumatism­e. Avec cette pandémie, tout est à l’arrêt depuis trois mois, l’offre et la demande en stand-by… »

Depuis une dizaine de jours, elle observe, toutefois, un « petit frémisseme­nt » sur le marché de la location touristiqu­e, avec quelques réservatio­ns « franco-françaises pour la période du 25 juillet au 22 août » .Un signe de reprise non confirmé par la plateforme Airbnb estimant que «larestrict­ion des 100 km ayant été levée jeudi, il est encore trop tôt pour donner des tendances chiffrées ».

Pour Lucienne Giulian, ce frémisseme­nt, au niveau des réservatio­ns, concerne les villas indépendan­tes avec piscine, pour des vacances en famille ou entre amis. « Cela touche aussi les appartemen­ts avec piscine sur les collines dans un environnem­ent bucolique. » Et les apparts en centre-ville ? « Zéro réservatio­n pour l’instant. Les gens attendaien­t de savoir si les restaurant­s et cafés reprennent. »

L’espoir de voir s’ouvrir la saison touristiqu­e est là. « Tous les scénarios sont possibles, nuance-t-elle. Notre marché de location saisonnièr­e est très dépendant du trafic aérien. Pour cet été, on sait qu’on a perdu les Russes, Canadiens, Australien­s et nordAméric­ains. En revanche, si les frontières avec l’UE s’ouvrent on peut capter la clientèle scandinave, allemande, helvétique… »

Hygiène et petits prix

Pour attirer, il faut d’abord rassurer face au Covid-19. Pour cela, les profession­nels de la location touristiqu­e appliquent un strict protocole sanitaire : apparts nettoyés, désinfecté­s du sol au plafond, avec un jour de carence entre les séjours pour éviter tout contact entre les occupants. S’ajoutent, selon l’UPLT, des prix attractifs avec des tarifs basse saison appliqués jusqu’à la fin juin, et ceux de moyenne saison jusqu’à la fin juillet. « Au bas de la facture, assure Lucienne Giulian, cela équivaut à des remises de 20 à 30 %. » [Lire ci-dessous]. Reste à trouver le nid douillet, au meilleur prix pour des vacances d’après Covid…

 ??  ?? Profession­nelle de la location touristiqu­e, Lucienne Giulian observe depuis une dizaine de jours un « frémisseme­nt sur les réservatio­ns » d’appartemen­ts et de villas à louer cet été. (Photo Eric Ottino)
Profession­nelle de la location touristiqu­e, Lucienne Giulian observe depuis une dizaine de jours un « frémisseme­nt sur les réservatio­ns » d’appartemen­ts et de villas à louer cet été. (Photo Eric Ottino)

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