Nice-Matin (Cannes)

Mort de Mady Mesplé, vedette de l’opéra dans les années -

- ANDRÉ PEYREGNE

Inoubliabl­e voix cristallin­e de Mady Mesplé ! Elle nous a tant de fois fait vibrer lorsqu’elle étincelait dans l’air des clochettes de Lakmé ou dans celui de la Reine de la nuit de la Flûte enchantée ! Son timbre léger était inimitable.

La cantatrice, qui vient de s’éteindre à 89 ans, fut l’une des têtes d’affiche de l’opéra de Nice dans les années soixante et soixante-dix. Elle avait 30 ans lorsqu’elle y vint chanter son premier Rigoletto. Cet opéra allait faire sa gloire dans le monde entier. Nice l’a applaudie dans des rôles inattendus : en 1965 dans la création de l’opéra contempora­in l’Elégie pour de jeunes amants, de Henze, ou, en 1980, dans le Carnaval des animaux ,de Saint-Saëns, où elle tint l’une des deux parties de piano aux côtés du grand pianiste cannois Gabriel Tacchino. L’été, elle chantait dans les jardins de Cimiez à l’époque où l’on y donnait des opéras. Sa pianiste niçoise attitrée, Pierrette Roger, se souvient de la nuit magique où elle se produisit dans Ariane à Naxos, de Strauss. Mady Mesplé était une interprète parfaite de la mélodie française. Elle nous laisse des enregistre­ments mémorables avec le pianiste Gabriel Tacchino. L’une de ses dernières apparition­s scéniques fut dans le Barbier de Séville aux îles de Lérins en 1980. Elle se tourna ensuite vers l’enseigneme­nt et débuta à l’Académie d’été de Nice. Une de ses élèves, Melcha Coder, présidente de l’Associatio­n pour le rayonnemen­t de l’opéra de Nice, se souvient d’un de ses préceptes : « Pour chanter, il faut une voix mais surtout une âme. » Une voix et une âme se sont envolées…

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