Mort de Mady Mesplé, vedette de l’opéra dans les années -
Inoubliable voix cristalline de Mady Mesplé ! Elle nous a tant de fois fait vibrer lorsqu’elle étincelait dans l’air des clochettes de Lakmé ou dans celui de la Reine de la nuit de la Flûte enchantée ! Son timbre léger était inimitable.
La cantatrice, qui vient de s’éteindre à 89 ans, fut l’une des têtes d’affiche de l’opéra de Nice dans les années soixante et soixante-dix. Elle avait 30 ans lorsqu’elle y vint chanter son premier Rigoletto. Cet opéra allait faire sa gloire dans le monde entier. Nice l’a applaudie dans des rôles inattendus : en 1965 dans la création de l’opéra contemporain l’Elégie pour de jeunes amants, de Henze, ou, en 1980, dans le Carnaval des animaux ,de Saint-Saëns, où elle tint l’une des deux parties de piano aux côtés du grand pianiste cannois Gabriel Tacchino. L’été, elle chantait dans les jardins de Cimiez à l’époque où l’on y donnait des opéras. Sa pianiste niçoise attitrée, Pierrette Roger, se souvient de la nuit magique où elle se produisit dans Ariane à Naxos, de Strauss. Mady Mesplé était une interprète parfaite de la mélodie française. Elle nous laisse des enregistrements mémorables avec le pianiste Gabriel Tacchino. L’une de ses dernières apparitions scéniques fut dans le Barbier de Séville aux îles de Lérins en 1980. Elle se tourna ensuite vers l’enseignement et débuta à l’Académie d’été de Nice. Une de ses élèves, Melcha Coder, présidente de l’Association pour le rayonnement de l’opéra de Nice, se souvient d’un de ses préceptes : « Pour chanter, il faut une voix mais surtout une âme. » Une voix et une âme se sont envolées…