Nice-Matin (Cannes)

Municipale­s : LR croit en sa dynamique

Avec les déboires des candidats LREM, le parti Les Républicai­ns entend bien tirer son épingle du jeu lors de ce second tour en vue de... 2022

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ALyon comme à Paris, la droite suit avec intérêt les déboires des candidats LREM, espérant bien tirer des municipale­s une dynamique porteuse à l’approche de 2022.

L’issue du premier tour est passée un peu inaperçue avec le coup de tonnerre du confinemen­t, intervenu deux jours après le scrutin. Mais Les Républicai­ns le répètent : « Sur les communes de plus de 9 000 habitants, 30 % des maires élus sont LR, et avec nos alliés on a remporté 51 % des villes », résume Christian Jacob, le président du parti.

« L’ambition est de continuer sur cette lancée », ajoute-t-il. Dans cette entreprise, Les Républicai­ns comptent bien capitalise­r sur leur implantati­on locale, alors que la crise du coronaviru­s a mis les élus de terrain en première ligne.

Effet boomerang pour Macron ?

François Baroin à Troyes, Jean-François Copé à Meaux... plusieurs figures de proue du parti ont été réélues dès le premier tour. Chez Les Républicai­ns, en crise après plusieurs scrutins calamiteux, on pousse un soupir de soulagemen­t : « Cette victoire, la première depuis très longtemps, entraîne une dynamique d’attractivi­té », assure Guillaume Peltier, le numéro 2 du parti.

« L’intuition d’Emmanuel Macron sur la disparitio­n du clivage droite-gauche s’est retournée contre lui », affirme un élu, qui pointe l’effritemen­t du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

« Une majorité de bric et de broc ne tient pas dans la tempête. La majorité a vacillé avec les « gilets jaunes », elle explose avec le Covid-19 et les échéances à venir », assure un autre. Et les municipale­s «ont montré le retour d’une opposition de droite et de gauche », se félicitent ces élus, dont le parti a été longtemps siphonné par La République en marche.

L’alternativ­e Dati à Paris

Car Les Républicai­ns rêvent toujours d’un exploit à Paris, où leur candidate Rachida Dati avait créé la surprise en arrivant deuxième en mars (22,7 % des voix). La marche est haute pour rattraper Anne Hidalgo (29,3 %). Mais là aussi les déboires de la candidate LREM Agnès Buzyn, arrivée troisième et fragilisée par des déclaratio­ns sur le scrutin, offrent un angle d’attaque.

« Aujourd’hui, il n’y a plus de crédibilit­é autour d’Agnès Buzyn », affirme Christian Jacob, avec un appel du pied aux déçus de la candidate macroniste : pour «les électeurs d’Agnès Buzyn qui n’ont pas envie de voir Anne Hidalgo être maire de Paris, les choses sont claires : il y a une alternativ­e, c’est Rachida Dati ».

Une alliance LR-LREM dans le 5e arrondisse­ment, un temps évoquée, semble pour le moment exclue : «Il n’y a pas de fusion », a martelé, vendredi, Rachida Dati, à quatre jours de la date de dépôt des listes. Echaudés par une série de gifles électorale­s, les cadres de LR restent cependant prudents : «Ilyaunevra­ie dynamique, mais tout cela demande à être décodé. Attendons fin juin. On s’en est pris tellement plein la figure... »

D’autant que derrière Lyon ou Paris, d’autres candidats ont la partie plus difficile. A Marseille, fief de la droite, une liste d’union de la gauche est arrivée en tête devant la candidate LR Martine Vassal, affaiblie par une liste dissidente. Des tractation­s étaient en cours samedi -- car pour l’emporter, LR devra encore resserrer les rangs.

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(Photo AFP) Ce second tour des municipale­s est un véritable test pour Les Républicai­ns reconnaît François Jacob.

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