Extensions de terrasses : la cause gagne du terrain
Les restaurateurs azuréens rouvrent, limités par les règles sanitaires. Afin de leur donner plus de marge de manoeuvre, de nombreuses communes leur permettent de s’étendre « raisonnablement »
Les rues de la Côte d’Azur vontelles se transformer en terrasses ? À partir d’aujourd’hui, restaurateurs et bars peuvent de nouveau accueillir du public, mais avec des contraintes. En premier lieu, faire respecter la distanciation sociale, ce qui diminue le nombre de couverts. Pour donner aux professionnels une plus grande marge de manoeuvre, voire pour qu’ils soient tout simplement en mesure d’ouvrir, plusieurs communes ont décidé d’autoriser temporairement une extension des terrasses. C’est notamment le cas à Nice, comme l’a annoncé vendredi le maire, Christian Estrosi, sur le réseau social Twitter.
Respect de la sécurité et du voisinage
Une annonce applaudie par la directrice de la halle de la gare du Sud, Chrystèle Pertuiset-Brandani : « Tout le monde est content de rouvrir, mais si c’est pour avoir 50 % des places… Le maire comprend la difficulté des restaurateurs, c’est pour ça qu’il autorise ceux qui ont une terrasse à dépasser un peu, dans les limites du raisonnable, pour perdre le moins de tables possible. » Le « raisonnable » ? Respecter les règles de sécurité : ne pas empiéter sur la voie des pompiers, devant la bibliothèque Raoul-Mille et tout simplement être capable de pouvoir assurer le rythme : « Agrandir sa terrasse c’est bien. Mais il faut pouvoir s’en occuper, d’autant qu’il faut nettoyer après chaque client », souligne Chrystèle Pertuiset-Brandani.
Pour le reste, rien de concret : l’autorisation est pour le moment verbale. Une réunion doit avoir lieu ce matin entre les professionnels et les services de la Métropole. Toujours est-il que l’offre du maire est valable « partout dans la ville sur le domaine public » et « sous réserve du respect du voisinage ».
« On va s’étaler »
Hier matin, le bruit avait gagné le port, où il faudra pourtant l’aval du Département, propriétaire des quais. Certains sont méfiants, comme Karim Tahri, gérant du Bard’O :« J’attends de voir ce que fait le voisin et je ferai pareil. » D’autres, plus catégoriques. «On va s’étaler, annonce Amandine Surinach, patronne du Marlin ,surle quai des Deux-Emmanuels. C’est encore au stade de rumeurs, mais il paraît que c’est toléré et on a la place : à gauche, mon voisin ne travaille pas le soir et à droite, c’est fermé. Si ce n’est pas autorisé, les policiers viendront nous le dire direct. »
La restauratrice a, en temps normal, 52 couverts, intérieur et terrasse cumulés. Elle doit désormais se limiter à 30. « Déjà avant, c’était ric-rac. Mais si je perds 30 à 40 % de mes places, c’est encore pire. J’espère juste qu’ils ne mettront pas d’amendes à tout bout de champ ». La Métropole dit travailler sur la question avec le Département. Et ajoute qu’à partir de demain et durant la période estivale, « une piétonnisation sera mise en place les vendredis et samedis soirs afin de favoriser l’animation et l’attractivité du quartier. Des extensions de terrasse sur la chaussée seront alors possibles sur le modèle de ce que nous avons initié sur le quartier Bonaparte et la rue Delille il y a quelques années et qui est aujourd’hui pérennisé. »