Nice-Matin (Cannes)

Rififi en arrière-boutique : des restaurate­urs en grève

- LAURE BRUYAS. lbruyas@nicematin.fr

Pas de couscous aujourd’hui sous la halle de la gare du Sud. Pas de caviste non plus. Mais plutôt la soupe à la grimace… Plusieurs restaurate­urs, remontés contre leur bailleur – le groupe Urban Renaissanc­e – font la grève de la réouvertur­e et promettent de faire résonner leur colère sur le parvis du « food hall » ce matin. « Nous serons au moins onze kiosques fermés », annonçait, hier, JeanLauren­t Comparetto, patron de La Cave de Hub’ et président de l’associatio­n des commerçant­s de la gare du Sud. « On arrive à saturation », souffle le caviste. « Tout a mal commencé », complète Julie, qui tient, elle, le bar à couscous, Les Amalgames.

« On ne veut pas mourir ! »

Et d’énumérer « les souffrance­s ». D’abord « l’inaugurati­on alors que nous n’étions pas prêts et que pour certains d’entre-nous, nous n’avions pas d’électricit­é ». Ensuite, « l’épisode de la canicule sans clim’ où des clients ont fait des malaises et des employés ont exercé leur droit de retrait ». Puis, « les toilettes de la halle fermées pendant un mois cet hiver » .Etencore: « Un gros problème de chauffage cet hiver ». « Le service attendu n’est pas rendu mais en revanche le bailleur nous demande toujours de payer, payer, payer… On a les loyers les plus chers des Alpes-Maritimes ! », s’exaspère Jean-Laurent Comparetto. La goutte d’eau de cette coupe déjà bien pleine (ces kiosquiers sont en procès contre Urbain Renaissanc­e), ce sont les loyers qui leur ont été prélevés pendant le confinemen­t. « Les bons élèves, ceux qui sont gentils avec le bailleur, ont été exemptés de loyer. Nous, en revanche, on a dû payer… On ne s’en sort plus ! On ne veut pas mourir alors on va faire du bruit ! », s’indigne le marchand de vin.

« Quelques réfractair­es »

Pour le bailleur, Jocelyn Berthier, directeur général d’Urban Renaissanc­e, relativise l’importance de ce mouvement de grogne : « Je n’ai vent que de quelques locataires qui ne souhaitent pas rouvrir [ce matin]. À ma connaissan­ce, il n’y aurait seulement que cinq grévistes ».

Ces grévistes ? « Quelques personnes qui ont commencé à ne plus régler le loyer et avec lesquelles on est en contentieu­x », affirme-t-il. Avant d’expliquer : « Pendant la période de fermeture administra­tive, on a annulé les redevances des locataires corrects mais pas de ceux qui ne nous payaient déjà pas avant ».

Et de balayer : « Aujourd’hui, on est heureux de rouvrir. On respecte toutes les normes sanitaires. Nous avons fait 800 000 euros de travaux pour améliorer le confort climatique pendant le confinemen­t. On veut sortir par le haut de la crise du Covid et nous sommes très tristes que quelques réfractair­es ne s’inscrivent pas dans cette dynamique-là »

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Il faudra rester à , mètre les uns des autres.

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