Taycan Turbo S : la Porsche qui va vous électriser à %
Plus ramassée et presque aussi confortable que la Panamera, la 1re berline sportive électrique de Porsche surclasse en tout point, hors autonomie, sa rivale Tesla. Le must en perf’ et temps de charge !
Quoi de neuf ?
On aurait dû se fier à son nez et sa passion sans limite pour la marque au blason or. Lors du 1er Festival Porsche de Cannes, fin avril 2019, organisé par le Porsche Club Méditerranée, son président Jean-Paul Viala n’avait aucune espèce d’inquiétude quant à la révolution électrique en marche de son emblème automobile fétiche : « Vous verrez, s’ils la sortent, c’est qu’elle garantira tous les critères, l’essence même de ce qui fait l’âme d’une Porsche… Thermique ou pas ! » Les ingénieurs de la firme allemande peaufinaient encore les derniers réglages et roulages du concept Mission E, devenu alors Taycan (qui veut dire « jeune cheval vif »). Et les rumeurs allaient bon train, après des reports de commercialisation. D’ailleurs, sachez que la toute première Porsche était « électromobile » : la Lohner Porsche Semper Vivus présentée à l’exposition universelle de paris en 1900. Avec sa face de Stormtroopers impérial tout droit sorti de la saga Star Wars, le Taycan fait illico un saut dans la 4e dimension. Plus petite (L 4,963 m) et moins haute (h1,37 m) que la Panamera (L5,20m x h1,42 m), son centre de gravité est même plus bas que celui de la 911, modèle 992. Son Cx est le meilleur du marché à 0.22 pour mieux fendre l’air.
À bord
Pas question de renier son héritage. Là aussi le maître étalon reste la 911. Démarreur à gauche, forcément. Bien que portés sur une dalle numérique incurvée de 16,8 pouces, les 5 fidèles cadrans ronds d’instrumentation restent présents, toutefois personnalisables à l’envi. Zéro commande manuelle sur la console centrale (hors warnings) ; tout est concentré sur deux autres écrans, tactiles ceux-là. Le 1er, en partie haute, pour l’infodivertissement et réglages de l’auto, l’autre pour contrôler flux d’air et clim’. La largeur de l’auto (2,144 m), outre le fait de bien l’asseoir sur la route, offre un très bel espace aux épaules et permet de loger d’immenses sièges sports à 18 lois de réglages électriques. On comprendra plus tard l’utilité des épais et surdimensionnés appuis-tête ! Certainement pas pour piquer un somme. Les deux places arrière sont un peu exiguës. Les coffres (366 litres à l’arrière et 81 l à l’avant) s’avèrent finalement plus logeables que celui de la Panamera Turbo S E-Hybrid (405 l).
Au volant
Il avait sacrément raison Jean-Paul Viala ! Quelle machine, cette auto ! Sidération. C’est le terme qui vient à l’esprit pour qualifier l’impression de conduite derrière son volant. Sur route, le silence est d’or, plus encore que sur toutes les autres voitures électriques testées jusqu’ici. Un énorme travail réalisé pour filtrer les bruits parasites. Puis vient le moment de jauger ses aptitudes dynamiques. Sur route détrempée et sinueuse, le châssis 4D control associé aux roues arrière directrices offre vivacité et grip hors pair en dépit d’une masse importante. Heureusement compensée par le positionnement des batteries et le centre de gravité très bas. Sur le circuit du Porsche Experience Center du Mans, nous avons réussi à coller au train d’une 911 4S sans sourciller le moins du monde. Les énormes disques céramiques pincés par 10 pistons à l’avant autorisent des freinages musclés sans relâche. Des prestations d’ensemble inimaginables sur une auto de ce gabarit. À plus forte raison sans jamais donner l’impression de forcer… Seul l’amusant amplificateur de son « Porsche Electric Sport sound » vous rappelle que vous n’êtes pas à bord d’un jet privé. Gare au décollage !
Côté finances
Alors que le Taycan 4S joue au coude-à-coude sur le plan tarifaire avec une Tesla Model S, la version Turbo S s’avère finalement plus « économique » qu’une Panamera Turbo S E-Hybrid (de 680 chevaux), plus lourde (2 410 kg) et moins agile et facturée 206 596 euros. Le Taycan dispose d’une architecture unique 800V qui lui permet de bénéficier d’une rapidité de recharge ultrarapide (de 5 à 80 % en seulement 22,5 minutes) et peut reproduire au moins 20 accélérations « canon » de même intensité sans jamais faillir.