Impardonnables : à tous leurs crimes inexpiables
Eric Gallorini signe son huitième ouvrage prenant place entre Monaco, le Belize et le Guatemala. Un road-trip qui va coûter cher à son détective privé...
Lorsqu’un globe-trotter perd le Nord, c’est qu’une affaire de séduction l’a bel et bien égaré… Pour son huitième ouvrage sur les pas de Maverick, l’auteur antibois Eric Glorifie n’a pas hésité à montrer les failles de son détective privé.
Dans Impardonnables, son personnage phare – du genre rouleur de mécaniques – voit son esprit s’enrayer. Incroyable, mais vrai ! « Certaines lectrices m’ont écrit à ce sujet, elles ne pouvaient pas croire qu’il puisse commettre des erreurs. Et pourtant… », sourit l’écrivain qui reconnaît : « Eh non ce n’est pas un super héros ! » Mais un homme, fait de chair, d’os et de coeur. Telle sera sa faiblesse…
Si comme toujours le voyage s’avère être au coeur de l’aventure – avec, en partance de Monaco un aller simple pour le Guatemala et le Belize – le vadrouilleur aborde ici une thématique de société des plus prégnantes. Celle des violences conjugales.
Plus vrai que nature
Un parti pris qui n’est pas étranger à son expérience professionnelle dans la police municipale. « Il y a des interventions plus marquantes que d’autres. Je me souviens d’un été à Juan-les-Pins. Nous sommes arrivés devant un immeuble. Assise sur le trottoir il y avait une jeune femme en robe de chambre. En pleurs. Autour d’elle : ses affaires qui étaient balancées depuis la fenêtre par son conjoint. »
Une scène dure : « Elle n’a pas voulu de notre aide. Elle voulait simplement remonter auprès de celui qui l’avait flanquée dehors… Rien n’est simple dans ce genre de situation. » Consacrant la dernière page de son ouvrage à un message de prévention en rappelant le numéro de Violences femmes info – 3919 –, il signe un opus engagé.
Avec, comme à son habitude, cet amour pour le détail. Le réalisme au plus près : « Si vous visitez mon blog, vous pouvez découvrir les photographies des lieux dont je parle. Je les ai tous visités. » Et pour cause, lorsqu’il part avec son passeport, ce n’est jamais sans emporter son carnet de route. Soir après soir, il note les couleurs, les douceurs et les duretés des sols foulés.
Matière première pour faire démarrer le moteur de son imaginaire. Puisqu’après, il tisse sa fiction sur la réalité expérimentée.
De quoi donner encore plus de corps aux épreuves et missions de Maverick. Un pro de l’enquête plus vrai que nature !
Et d’ailleurs, pour le neuvième opus, son fidèle compagnon ne risque pas de se la couleur douce. Eric Glorifie l’annonce tout de go : « Je vais lui faire toucher le fond. » Au moins, vous êtes prévenus : ce n’est que le début !