« L’Etat n’est pas capable d’être efficace partout »
Renaud Muselier, Dominique Bussereau et François Baroin, au nom des régions, départements et communes, ont présenté hier leurs propositions pour accélérer une décentralisation réelle
Chacun y va aujourd’hui de sa déclinaison de la décentralisation. Après les cinquante propositions du Sénat la semaine dernière, Territoires unis, entité qui fédère depuis deux ans les porte-parole des communes, des départements et des régions, a présenté hier ses souhaits pour accélérer ladite décentralisation. François Baroin, président de l’Association des maires de France, a mis en avant « une vision commune pour une réforme structurelle, aboutissement d’un long bras de fer culturel avec l’Etat ».
Il faut, a-t-il plaidé, « s’engager sur une très grande loi de liberté pour plus d’efficacité locale. L’Etat fonctionne aujourd’hui en silo, il est hypercentralisé et, au bout du compte, dans l’incapacité d’être efficace partout sur les territoires. Il doit se concentrer sur les missions régaliennes. Pour le reste, les citoyens attendent du local, de la proximité, de l’efficacité ».
« Décentralisation ascendante »
Revenant une nouvelle fois sur la baisse des dotations aux collectivités locales et la suppression de la taxe d’habitation, une erreur à leur sens, tant François Baroin que Renaud Muselier, président de Régions de France et Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, ont insisté sur la double nécessité d’une autonomie fiscale des collectivités et du « qui paie décide ». A l’aune des turbulences de la crise sanitaire, ils ont notamment estimé que c’est à l’échelon communal, départemental et régional qu’il fallait gérer la santé.
« Les collectivités territoriales sont les garantes de la réactivité. L’idée est de faire avec les particularités de chaque région », a martelé Renaud Muselier, tandis qu’André Laignel, président du Comité des finances locales, a regretté que « la centralisation soit aujourd’hui revenue au niveau des années 70. Les déclarations de bonnes intentions n’ont pas été suivies d’effets concrets ». Et de conclure, en guise de bréviaire des revendications de plus en plus pressantes des territoires: « Il faut passer d’une centralisation descendante à une décentralisation ascendante. »