Nice-Matin (Cannes)

Accepter la défaite »

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Everton a été plutôt classe également...

Oui. Je voulais déjà partir l’an dernier, c’était proche de se faire, puis le club m’a retenu en me disant qu’il comptait vraiment sur moi pour cette saison, mais qu’il me donnerait un bon de sortie pour l’été suivant. J’ai dit au directeur sportif de fermer toutes les autres négociatio­ns. J’avais choisi Nice et je n’irais nulle part ailleurs. A partir de ce moment-là, ils ont été très classes.

Vous avez téléphoné àHugoLlori­s?

On a échangé quelques notes vocales juste avant ma visite médicale. Il m’a bien sûr vanté tout le bien de Nice, son chez lui.

Vous pourriez vous retrouver à l’avenir...

Je ne vous cache pas que c’est ce que je lui ai dit dans ma première note vocale (rire).

Votre famille est installée à Nice ?

On va emménager fin juillet, à la campagne. Ma famille est venue m’accompagne­r

‘‘ les deux premières semaines. Elle est rentrée à Manchester pendant le stage pour boucler le départ, dire au revoir.

Votre femme est enceinte, votre deuxième enfant sera donc Niçois !

Peut-être que son grand frère sera jaloux puisqu’il est né à Manchester, lui ! (sourire)

Passer par Manchester United justement, ça marque une carrière ?

Sa dimension commercial­e, tous les aspects extra-sportifs et sportifs en font pour moi le plus grand club au monde. Ce fut une fierté, un honneur. J’aurais préféré que mon passage soit plus long, qu’il prenne une autre tournure. Mais c’est sûrement de ma faute, j’aurais dû être plus patient encore une fois. Mais je ne regrette pas du tout, c’est une expérience fantastiqu­e.

Porter les couleurs d’un tel club vous a donné le sentiment d’avoir fait le tour en Angleterre ?

Exactement. J’avais connu Southampto­n, puis un grand club comme Manchester United et enfin Everton, qui était un peu l’entre-deux... Il faut le dire, rejouer dans un club du top  n’était plus possible pour moi donc à partir de là j’avais la sensation de pouvoir partir.

Avoir si peu joué en France vous a aussi peutêtre donné l’envie de rentrer ?

Il y a de ça. Puis à Everton ou Southampto­n, je pouvais faire de gros matchs mais ça n’avait pas un gros impact médiatique en France. Alors que je voyais que dès qu’un joueur connaissai­t une bonne passe en Ligue , on lui consacrait de gros articles, des Unes du genre : « Va-t-il être appelé en équipe de France ? »

Je ne cache pas qu’ici je peux retrouver un peu plus de visibilité, d’exposition médiatique. Et si j’arrive à faire de bonnes performanc­es, que le club fait de gros résultats, pourquoi pas revenir dans les radars ? Quand on goûte à l’équipe de France, on a forcément envie d’y retourner. Après je sais qu’il y a un groupe installé, qu’il y a beaucoup de concurrenc­e, ce sera très très difficile. Mais toute ma vie je me suis fixé des objectifs très élevés.

Votre première sélection, en juin , vous l’attendiez ?

Je sentais que mes performanc­es faisaient de plus en plus parler de moi. En Angleterre, certains articles évoquaient la possibilit­é que je prenne la nationalit­é anglaise, même si personne de la Fédé anglaise ne m’a contacté dans ce sens. Mais pour moi il était hors de question de le faire ! (rires)

Et au bout de deux ans, quand Deschamps m’a appelé pour être réserviste, j’étais très heureux mais je savais en même temps que c’était mérité. C’était à moi de jouer, à moi de montrer. J’ai passé une semaine à Clairefont­aine, et c’était parti.

En équipe de France, vous avez également connu le statut de réserviste.

Certains l’ont refusé, pas vous.

Je l’ai connu deux fois, en  et en , et ce n’était pas le même contexte. La première fois, je n’avais aucune sélection, j’étais heureux d’y aller, de m’entraîner une semaine avec l’équipe. La seconde fois, j’avais porté le maillot pendant deux ans, j’étais appelé jusqu’en mars, j’avais moins joué par la suite et je n’ai pas été appelé pour l’Euro directemen­t... Quand Didier Deschamps m’appelle la veille de l’annonce de la liste, je sais que ça ne sent pas bon. On a eu une conversati­on, il m’a demandé mon avis sur le statut de réserviste, je l’ai accepté parce que la sélection, ça ne se refuse pas. Même si ça m’a fait chier.

Et la Coupe du monde , comment l’avez-vous vécue ?

J’avais fait une année avec Everton, je savais que c’était à quitte ou double. Soit mes performanc­es et celles du club étaient exceptionn­elles et je restais dans le groupe, soit les performanc­es étaient moins bonnes et ça allait être difficile. Surtout avec le monde qu’il y avait à ce momentlà, donc je me suis fait une raison et je l’ai vécue simplement comme

un supporter.

C’est quoi une saison réussie à l’OGC Nice ?

Avec ce que le club est en train de construire, je pense qu’on doit se qualifier pour une Coupe d’Europe. Il y a de gros clubs. On procédera par étapes et on fera un point en décembre. Mais je vois de la qualité dans ce groupe, beaucoup d’envie, de l’ambition. Le club vient de finir e, on sera attendu pour le projet et les investisse­ments effectués. Il faudra y répondre, sans se mettre trop de pression non plus. Mais c’est sûr qu’on ne peut pas dire aujourd’hui qu’on jouera le maintien (sourire) . Il faut viser haut.

Certains joueurs vont ont surpris à l’entraîneme­nt ?

Je ne vais pas tous les citer mais j’en connaissai­s déjà beaucoup. Il y a aussi des jeunes très talentueux que je découvre. Le petit Hicham Boudaoui, on voit direct qu’il sent le football.

On sent une mentalité appliquée pendant ce stage...

C’est ce que je ressens clairement. C’est sérieux, c’est carré, tout le monde a envie de jouer. Je suis agréableme­nt surpris, ça bosse, tout le monde est concerné.

Le footballeu­r français a pourtant la réputation d’être moins bosseur...

La réputation existe, c’est vrai. Moi le premier, j’ai vraiment appris comment bosser en Angleterre. Chaque entraîneme­nt est un match. En France, on a peut-être plus de talent intrinsèqu­ement, mais on bosse probableme­nt un peu moins. Encore une fois, je ne vais pas avoir la prétention de tout changer. Une chose est sûre, je suis quelqu’un qui n’accepte pas la défaite. Et personne ne devra l’accepter, que ce soit à l’entraîneme­nt ou en match.

Quand on goûte à l’EDF, on a envie d’y retourner ”

Vous avez hâte de disputer certains matchs comme les derbys contre Monaco, contre l’OM...

J’ai vraiment hâte de jouer, de revoir ces stades qui ont évolué puisque beaucoup ont été refaits depuis que je suis parti.

Retrouver la Meinau sera forcément particulie­r.

Ce sera quelque chose, c’est une certitude ! Beaucoup de personnes m’ont demandé pourquoi je n’étais pas revenu à Strasbourg. C’est le club de mon enfance, de la ville où je suis né, où j’ai été formé, il a forcément une place à part pour moi. Mais j’ai déjà chambré tout le monde, mes oncles, mes cousins, mes amis qui vont à la Meinau : “Vous allez tous m’insulter ! Et je vais aimer ça ! Par contre il faudra mettre mon maillot niçois avec le  dans le dos !”

‘‘

J’ai prévenu mes oncles : « A la Meinau, vous allez m’insulter ! »”

La perspectiv­e de jouer la Coupe d’Europe a pesé dans votre décision ?

Forcément ça a un peu joué. L’Europe, c’est important, c’est une envie de venir de plus. Mais ce n’est pas ce qui a fait mon choix.

Vous regarderez avec attention le Lyon - St-Etienne en finale de la Coupe de France, alors ?

Avec le maillot du PSG, avec Jallet dans le dos (rires).

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