Sénatoriales : la gauche et les écologistes à tâtons François-Xavier Lauch quitte Macron pour Darmanin...
La gauche et les écologistes peuvent-ils décrocher un siège de sénateur le 27 septembre dans les Alpes-Maritimes ? Séparément, au regard du réservoir de voix que possède la droite – les trois quarts des 2 000 grands électeurs seront acquis à sa cause –, cela paraît fort improbable. Le salut putatif, pour la gauche comme pour les écologistes, passe donc par une liste d’union. Encore faut-il la réaliser, alors que les municipales ont accru le dialogue de sourds et les fractures entre les uns et les autres, à Nice en particulier. Fantassin infatigable mais désormais un brin désabusé de l’union des forces de gauche, Xavier Garcia, premier secrétaire du PS 06, s’efforce d’entretenir le dialogue. Mais en prévenant : « Si nous engageons des discussions, ce doit être le prélude à un cercle vertueux pour l’avenir. » Du côté de la direction collégiale du PCF, Philippe Pellegrini ne ferme aucune porte : « Rien n’est exclu. On commence à discuter, aussi bien au plan local que national. Nous en sommes au début du processus… »
Les Verts discutent d’abord en interne…
Chez Les Verts, la situation est comme à l’accoutumée complexe : « Nous commençons à discuter entre nous de notre stratégie, confie le cosecrétaire départemental d’EE-LV, Laurent Lanquar. Nous avons eu des situations très diverses aux municipales, avec des alliances dans certaines communes et d’autres, comme Nice, où nous avons fait le choix de l’autonomie. Nous devons donc écouter ces diverses sensibilités dans nos rangs avant de prendre une décision, d’ici à la fin du mois. » Pour sa part, Jean-Marc Governatori,
leader de l’Alliance écologiste indépendante, comme il l’avait fait – en vain – avant le second tour municipal à Nice, laisse ouverte la possibilité d’une discussion avec la gauche, « si c’est la condition pour avoir une chance d’obtenir un sénateur ».
Quelle tête de liste ?
On l’aura compris, il reste du pain sur la planche pour faire converger les sensibilités… Et, plus encore sans doute, pour s’entendre sur la tête de liste, sachant que ce sera la seule personne [sur cinq candidats] qui aura une petite chance d’être élue. Le sénateur de gauche actuel, Marc Daunis, ne se représentant pas, deux noms pourraient faire plus ou moins consensus. Ceux de Francis Tujague, maire PCF de Contes, réélu avec 81,58 % des voix le 15 mars, et MarieLouise Gourdon, élue socialécologiste de Mouans-Sartoux. Quand nous l’avons appelé, le premier a exprimé une surprise non feinte : «Je ne suis pas candidat, je n’ai rien envisagé de ce type. Mais ce serait, en tout cas, intelligent de la part de la gauche de se rassembler. » La seconde se déclare « très attachée au travail de proximité qu’elle mène à travers ses mandats municipal et départemental » et n’est, a priori, « pas partante »…
Il lui aura suffi de traverser la rue pour trouver un nouveau boulot… François-Xavier Lauch, qui était depuis 2017 le chef de cabinet du président de la République à l’Elysée, devient le chef de cabinet adjoint du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Stéphane Bouillon, le chef de cabinet de Christophe Castaner, étant quant à lui remplacé par Pierre de Bousquet de Florian, ancien préfet de plusieurs départements. François-Xavier Lauch, 38 ans, fut le patron d’Alexandre Benalla à l’Elysée. Il a d’ailleurs fini par déposer une plainte contre son ancien chargé de mission pour « usage de faux » dans l’affaire des faux passeports diplomatiques.
Le Var puis Nice
Avant de partir à l’Elysée, François-Xavier Lauch était directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Ce qui lui a valu d’être entendu dans l’enquête sur le dispositif de sécurité lors de l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016. A sa sortie de l’ENA, ce jeune homme affable avait débuté sa carrière dans la préfectorale dans le Vaucluse en 2007, passant ensuite par les Alpes-de-Haute-Provence, avant de prendre la direction du cabinet du préfet du Var, Paul Mourier, en 2010. En 2012, il était devenu conseiller budgétaire du directeur général de la police. François-Xavier Lauch avait rejoint la préfecture des Alpes-Maritimes en janvier 2015, comme directeur de cabinet d’Adolphe Colrat puis de son successeur, Georges-François Leclerc. Jusqu’à l’accession à l’Elysée d’Emmanuel Macron… Il se dit que Gérald Darmanin a choisi seul son directeur de cabinet adjoint. Il présente un profil de fils de la République biberonné à la méritocratie assez proche du sien. Son père, retraité, était brigadier-chef dans la police. Sa mère est agente hospitalière. François-Xavier Lauch a grandi dans le Limousin, avant d’intégrer Sciences po Bordeaux puis l’ENA.