Nice-Matin (Cannes)

La cité des Remparts gravée dans sa mémoire

Tereza Lochmann, artiste en résidence, présente son travail né du confinemen­t. Gravures sur bois, dessins... inspirés par Antibes à huis clos

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Être lauréat de la résidence d’artiste du musée Picasso est déjà une expérience. Mais lorsque le confinemen­t s’en mêle, l’expérience vire à l’exceptionn­el. C’est ce qu’a vécu Tereza Lochmann. La jeune artiste d’origine tchèque, qui vit à Paris, a choisi de rester à Antibes, lorsque le confinemen­t a été décrété. Ce retranchem­ent dans une cité qu’elle ne connaissai­t pas a été propice à un travail en profondeur. « Cloîtrée » durant des semaines dans la petite villa Fontaine qui surplombe le Safranier, dans la vieille ville, Tereza a observé, écouté, capté, senti la ville aux rues désertées. Livrées aux animaux libres, comme les goélands.

Ces oeuvres si particuliè­res, gravures sur bois, technique que la jeune femme applique à sa manière, très personnell­e et originale, monotypes sur papier japon ou support de récupérati­on, dessins, peints ou tracés au stylo, sont présentées à partir de demain à l’espace d’exposition « Les Arcades », boulevard d’Aguillon. On découvrira des gravures sur bois grand format et des impression­s sur papier japon, ou des supports de récupérati­on, comme des cartes marines, du bois flotté, des attestatio­ns de sortie, etc. Il faut prendre son temps pour percevoir les détails et l’étonnant champ visuel de ces oeuvres.

Matrices et oeuvre d’art

Certaines matrices utilisées pour la gravure, effectuée grâce à une toute petite presse « nomade », deviennent à leur tour oeuvres à part entière.

La série de dessins est issue des carnets de croquis que l’artiste a rempli à domicile mais aussi durant ses sorties autorisées. On peut aussi découvrir des empreintes d’objets en plâtre, une vidéo et des pièces en céramique. Une véritable découverte pour Tereza qui, ainsi, a marché sur les traces, soixante-dix ans après, de Pablo Picasso, qui lui-même a résidé dans ce qui allait devenir le musée et s’est initié à la céramique. L’exposition est complétée par le choix de Jean-Louis Andral, conservate­ur : les gravures sur bois du Danois Jens Ferdinand Willumsen et du belge Frans Masereel, issues des collection­s, font écho, à quelques décennies près, à cette période de confinemen­t et aux créations de Tereza Lochmann.

■ « Graver dans la mémoire », jusqu’au 20 septembre, espace d’exposition « Les Arcades », bd d’Aguillon. Entrée libre. Tél 04.92.90.91.00.

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(Photo Patrice Lapoirie L’univers de Tereza Lochmann se découvre aux Arcades.

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