Le Nice VB miraculé
Relégués en Ligue B en 2019-20, les Niçois vont être repêchés dans l’élite alors qu’une rétrogradation de Rennes se précise. L’officialisation devrait intervenir aujourd’hui ou demain
L’international français Kevin Le Roux n’a pas sauvé le Rennes Volley 35, son club de coeur. Bien qu’armé d’investisseurs, il y a quinze jours, son projet n’avait pas reçu l’aval de la DNACG, le gendarme financier du volley, pour évoluer dans les championnats professionnels et, surtout, rester en Ligue A. Dans le petit monde du volley français, le club breton, puni pour un trou de 300.000€ dans ses caisses, se dirigeait alors vers le dépôt de bilan *.
Rennes devrait jouer en Ligue B
En Ille-et-Vilaine, l’affaire paraissait même pliée et « gâchis » devenait un mot à la mode. C’était sans compter sur le REC Volley. L’association en charge du secteur amateurs et qui prêtait son numéro d’affiliation fédéral au RV35, a saisi le CNOSF fin juin, dans un dernier sursaut, pour sauvegarder le professionnalisme. Un baroud d’honneur en lequel peu croyaient. Hier, dans un dossier où les retournements sont légion, OuestFrance indiquait finalement que le CNOSF devrait permettre à Rennes d’évoluer en Ligue B la saison prochaine. La disparition annoncée se transformerait en une simple rétrogradation. Ce scénario rocambolesque fait le bonheur de Nice. Disparition ou rétrogradation bretonne et le NVB est repêché en Ligue A.
Ambitieux…
Un petit miracle. Les partenaires de Ribbens avaient été relégués en Ligue B au terme d’un exercice raté où les blessures, le faible niveau de Mehic et la profondeur de banc inexistante avaient torpillé leurs espoirs de play-offs et de maintien.
« On a commencé à croire au repêchage quand la commission d’appel a maintenu la décision de la CCACP (Commission d’aide et de contrôle des clubs professionnels, NDLR) et refusé le projet de Le Roux (fin juin), relate Alain Griguer, le président azuréen. L’année dernière était un accident. On est récompensés de notre sérieux sur le plan financier. On aurait pu prendre un gros joker pour nous sauver en décembre ou janvier, mais on n’a pas pris ce risque. On peut toujours vivre au-dessus de ses moyens mais il faut l’assumer. »
Avec un effectif longtemps bâti dans l’optique de la Ligue B, Nice aura-til le talent nécessaire pour bien figurer la saison prochaine dans l’élite ? Griguer le pense : « On avait fait le choix de construire un collectif assez solide pour remonter le plus vite possible. Et je peux vous dire qu’il est parfois plus dur de remonter que de se maintenir en Ligue A. »
...mais prudent
Son entraîneur Ratko Peris se montre plus prudent. « Je viens de vivre ma pire année dans le volley, carrières de joueur et de coach réunies. J’ai eu mal à la tête au moment de l’analyser, après avoir connu autant de malheurs. Même si les joueurs n’ont pas lâché. J’aurais d’ailleurs aimé qu’on puisse se dire au revoir comme des hommes… C’est triste, expose le Croate, qui a passé le confinement à Alès (Gard), chez sa soeur, avant de filer à Zagreb. Je suis positif et hyper motivé pour la saison prochaine, mais aussi prudent. On fera le point après dix journées. J’espère qu’on sera stables et réguliers. »
Alain Griguer ajoute. «Je veux un groupe solidaire, qu’il n’y ait pas trop de problèmes d’ego. »
Pour avancer, les relations coachprésident-staff
médical seront également plus nourries. Après une saison où chacun a dû trouver sa place. « Je n’avais pas l’habitude de compter un staff restreint, de conduire le bus en déplacement. J’ai dû m’adapter », illustre Peris, revanchard à souhait. * Ces dernières saisons, plusieurs clubs professionnels ont été rétrogradés, dissous ou se sont retirés du monde pro : Poitiers (2012), Harnes, Orange, Saint-Nazaire, Saint-Brieuc (2015), Beauvais (2016), Asnières, Alès, Canteleu (2017), Lyon et Paris (2018).
Reprise le 23 août Le Nice VB reprendra l’entraînement le 23 août et partira ensuite en stage (entre 7 et 10 jours) dans l’arrière-pays niçois.