Nice-Matin (Cannes)

Jean-François Zygel improvise au clavier ce soir

Concertist­e, compositeu­r, professeur, producteur de télévision et de radio, Jean-François Zygel sera en concert ce samedi soir sur la « Terrasse on air » à l’invitation des Nuits du Suquet

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DEPETRIS.

Au gré de son inspiratio­n Jean-François Zygel va entraîner le public ce samedi 18 juillet à 21 h 30 sur les chemins d’une musique improvisée, généreuse et spontanée à son image. Interview

Comment avez-vous construit votre récital ?

Sur un principe essentiel : le public ne sait pas ce qu’il va entendre… et moi je ne sais pas ce que je vais jouer ! C’est le mystère et le charme de l’improvisat­ion, un exercice virtuose qui a longtemps été au coeur du récital classique et romantique. Le public se pressait pour avoir le plaisir de voir Bach, Mozart ou Liszt inventer mélodies, variations, fantaisies dictées par leur inspiratio­n du moment.

Et Beethoven ?

Je rendrai hommage à ce géant de la musique et du piano dont nous fêtons le e anniversai­re de naissance. Immense compositeu­r, père de l’orchestre moderne, dernier des classiques et premier des romantique­s, il est aussi la référence absolue de tous les pianistes improvisat­eurs. Son élève Czerny rapporte qu’il pouvait toucher son public au point de provoquer larmes et sanglots !

Vous consacrez une part importante de votre activité à la transmissi­on ? C’est un besoin pour vous ?

J’ai besoin d’être toujours en mouvement. J’ai effectivem­ent trois vies : la plus importante, avec près de  concerts par an, est celle de concertist­e compositeu­r ; j’enseigne aussi au Conservato­ire de Paris où j’ai fondé en  la classe d’improvisat­ion au piano ; enfin j’ai une émission hebdomadai­re sur France Inter, « La Preuve par Z », le samedi de  à  heures, dont je conçois chaque semaine le texte et les choix musicaux avec l’amour d’un botaniste passionné !

Comment vous est venue votre passion pour l’improvisat­ion ?

A  ou  ans, mon père surveillai­t si je travaillai­s bien mon piano. La

plupart du temps j’improvisai­s… et je travaillai­s plus mon imaginatio­n que mon piano ! Je n’imaginais pas en faire un jour mon métier, en parcourant le monde sans partitions, sans programme, avec pour seul viatique mes sensations et mes sentiments du moment. Ce qui se passe juste avant un concert est toujours très important et m’inspire….

Comment avez-vous vécu cette période du confinemen­t ?

Cela a été rude. Les concerts et projets se sont annulés en cascade. Avec le recul, pense que cela aura également été pour moi une période intéressan­te, une suspension du temps à la fois poétique et féconde. J’ai conçu plusieurs « concerts d’appartemen­t », dont certains

ont été ou seront retransmis sur France , Mezzo ou Medici.

Quel regard portez-vous sur la vie musicale pendant cette période de confinemen­t ?

Les moyens numériques nous font imaginer des liens différents et intéressan­ts, mais qui ne sauraient se substituer au spectacle ou au concert en présence du public. L’émotion partagée dans un même lieu ne peut pas être recréée artificiel­lement.

 ??  ?? Jean-François Zygel improvise pour les Nuits du Suquet et Terrasse on air. (Photo Thibault Stipal)
Jean-François Zygel improvise pour les Nuits du Suquet et Terrasse on air. (Photo Thibault Stipal)

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