Jean-François Zygel improvise au clavier ce soir
Concertiste, compositeur, professeur, producteur de télévision et de radio, Jean-François Zygel sera en concert ce samedi soir sur la « Terrasse on air » à l’invitation des Nuits du Suquet
Au gré de son inspiration Jean-François Zygel va entraîner le public ce samedi 18 juillet à 21 h 30 sur les chemins d’une musique improvisée, généreuse et spontanée à son image. Interview
Comment avez-vous construit votre récital ?
Sur un principe essentiel : le public ne sait pas ce qu’il va entendre… et moi je ne sais pas ce que je vais jouer ! C’est le mystère et le charme de l’improvisation, un exercice virtuose qui a longtemps été au coeur du récital classique et romantique. Le public se pressait pour avoir le plaisir de voir Bach, Mozart ou Liszt inventer mélodies, variations, fantaisies dictées par leur inspiration du moment.
Et Beethoven ?
Je rendrai hommage à ce géant de la musique et du piano dont nous fêtons le e anniversaire de naissance. Immense compositeur, père de l’orchestre moderne, dernier des classiques et premier des romantiques, il est aussi la référence absolue de tous les pianistes improvisateurs. Son élève Czerny rapporte qu’il pouvait toucher son public au point de provoquer larmes et sanglots !
Vous consacrez une part importante de votre activité à la transmission ? C’est un besoin pour vous ?
J’ai besoin d’être toujours en mouvement. J’ai effectivement trois vies : la plus importante, avec près de concerts par an, est celle de concertiste compositeur ; j’enseigne aussi au Conservatoire de Paris où j’ai fondé en la classe d’improvisation au piano ; enfin j’ai une émission hebdomadaire sur France Inter, « La Preuve par Z », le samedi de à heures, dont je conçois chaque semaine le texte et les choix musicaux avec l’amour d’un botaniste passionné !
Comment vous est venue votre passion pour l’improvisation ?
A ou ans, mon père surveillait si je travaillais bien mon piano. La
plupart du temps j’improvisais… et je travaillais plus mon imagination que mon piano ! Je n’imaginais pas en faire un jour mon métier, en parcourant le monde sans partitions, sans programme, avec pour seul viatique mes sensations et mes sentiments du moment. Ce qui se passe juste avant un concert est toujours très important et m’inspire….
Comment avez-vous vécu cette période du confinement ?
Cela a été rude. Les concerts et projets se sont annulés en cascade. Avec le recul, pense que cela aura également été pour moi une période intéressante, une suspension du temps à la fois poétique et féconde. J’ai conçu plusieurs « concerts d’appartement », dont certains
ont été ou seront retransmis sur France , Mezzo ou Medici.
Quel regard portez-vous sur la vie musicale pendant cette période de confinement ?
Les moyens numériques nous font imaginer des liens différents et intéressants, mais qui ne sauraient se substituer au spectacle ou au concert en présence du public. L’émotion partagée dans un même lieu ne peut pas être recréée artificiellement.