Nice-Matin (Cannes)

Panique au Carlton évacué par la police

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Le Carlton a vécu une vraie soirée de panique. En quelques secondes, autour de 23 h 30, le palace a été littéralem­ent pris d’assaut par une foule de touristes et de Cannois. Affolées, terrifiées, ce sont près de 300 personnes qui, fuyant le carré d’or et la Croisette, cherchèren­t ainsi désespérém­ent à se mettre à l’abri dans le palace de ce qu’ils croyaient être un attentat.

« C’était hallucinan­t. Les gens hurlaient “il y a des terroriste­s. Ils tirent de partout dehors !”, raconte Zakaria Rami. Le réceptionn­iste de nuit qui venait de prendre son service a été le premier témoin de cette invasion. Dans une cohue indescript­ible, plus de 300 personnes forcent les portes tambour du Carlton pour se rassembler dans le lobby de l’hôtel. « L’angoisse de cette foule a très vite été communicat­ive, poursuit l’employé du palace. Les gens étaient tellement formels sur la fusillade à l’extérieur que, pendant une grosse demi-heure, nous étions tous en stress absolu. »

Un grand vase brisé dans le lobby

Un stress qu’un incident mineur ne fera que décupler. Bondé, le lobby est trop petit pour accueillir cette foule de « réfugiés » ; des femmes avec enfants, des couples, des jeunes, des plus vieux, beaucoup de familles. Dans la cohue, un des 300 « envahisseu­rs » fait tomber un grand vase qui se fracasse sur le sol. Un grand bruit sec résonne alors à quelques pas de la réception du Carlton : « Ça ressemblai­t vraiment à un coup de feu. Mais cette fois à l’intérieur de l’hôtel... Les gens se sont de nouveau mis à hurler, à se bousculer pour fuir mais cette fois vers l’extérieur. La plupart y sont parvenus, allant se cacher comme on le leur suggérait sur la plage de l’hôtel. Mais certains, plus d’une soixantain­e sans doute, se sont alors dispersés dans l’hôtel, cherchant une cachette, les uns dans les cuisines, leurs autres dans les offices des femmes de chambre, et j’en passe. » Lorsque la police arrive, il règne la plus grande confusion dans le palace de la Croisette. L’hôtel est encerclé par les forces de l’ordre.

L’hôtel fouillé chambre par chambre

Dès lors que des témoins parlent de coups de feu entendus à l’intérieur de l’établissem­ent, un dispositif de sécurité est mis en place autour du Carlton. La police décide de procéder à une fouille minutieuse du palace. Etage par étage. Chambre par chambre. Les 150 clients, dont certains en pleurs et sous le choc, sont alors évacués. Un seul d’entre eux décidera de quitter le palace et Cannes séance tenante. Il faudra pourtant près de deux heures aux forces de l’ordre pour procéder à toutes les vérificati­ons et constater que tout est sécurisé. Les touristes peuvent enfin regagner leur chambre... Les stigmates de la panique sont encore visibles dans le lobby ou des sacs, des téléphones portables, des chaussures traînent au sol, abandonnés ou perdues dans la débandade suscitée par la plus folle des rumeurs...

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(Photo Sébastien Botella) Plus de  personnes ont forcé les portes du Carlton.

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