Nice-Matin (Cannes)

 août  : frayeur à Juan-les-Pins  personnes blessées

- V. B.

Un dimanche soir d'été, des terrasses bondées et l'instant qui chamboule à jamais la soirée. Aux alentours de 22 h 30, ce 14 août 2016, – un mois jour pour jour après l’attentat de Nice – des déflagrati­ons résonnent à Juanles-Pins. Un vent de panique souffle tout sur son passage. Des centaines de passants et de personnes attablées se mettent à courir comme un seul homme à travers le coeur de la station balnéaire. Les témoins racontent : « Les gens disaient " Cachez-vous, c'est un attentat ! ". »

Des familles, des couples, des amis, se couchent à terre dans les restaurant­s, se planquent derrière les comptoirs de bar, se réfugient sur les plages.

« Les gens couraient, ils ne savaient pas où, mais ils couraient... », se rappelle encore aujourd’hui Leslie qui garde un souvenir amer : « Dans ces instants-là tout le monde pense juste à sauver sa peau. Si tu tombes, tu te fais piétiner... »

« Quand on est arrivé sur place, 15 minutes après le début de la panique, les gens couraient encore... Il faut se rappeler qu’il y avait encore le traumatism­e de l’attentat de Nice », se souvient le capitaine Xavier Wiik, commandant à l’époque le centre de secours d’Antibes. Désormais, en poste à Grasse, il était lundi soir à l’hôpital de Cannes en tant qu’officier de liaison. « Si à Cannes, il y a eu beaucoup moins de blessés, nous avons retrouvé les mêmes types de blessures

» Comme sur la Croisette, une tornade s’est abattue sur la rue Dauthevill­e à Juan : verres brisés au sol, tables retournées, sandales oubliées. Les secours utilisent le mobilier des établissem­ents pour servir de civière de fortune. Au total, près de 70 personnes sont prises en charge. Et vient le temps des questions : que s'est-il réellement passé ?

Des « pétarades » de véhicules

Si le soir même la réponse penche en faveur de pétards jetés, l'enquête mène ailleurs. Même si la rumeur essaie de détrôner la version officielle, après le visionnage des films des caméras de surveillan­ce, la piste de grosses cylindrées est privilégié­e. Pas de doute pour les enquêteurs : les « pétarades » ont été provoquées par des véhicules dont les moteurs ont vrombi simultaném­ent.

Les images montrent deux Lamborghin­i qui roulent des mécaniques et font sortir des flammes de leur pot d'échappemen­t. Un bruit du tonnerre, suivi d'un départ de mouvement de foule... Les véhicules étaient immatricul­és à l'étranger (dans un pays du Golfe). Quelque temps plus tard, le conducteur sera même identifié. Mais la loi n’interdisan­t pas d’accélérer et de décélérer, la justice a décidé de ne pas le poursuivre.

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(Photos archives J.-F.O.) La panique de Juan avait fait  blessés.
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