Coville, parrain engagé des Nocturnes de Biot
Demain soir, comme chaque jeudi d’été, le village se transforme en une immense galerie à ciel ouvert où le public déambule masqué. Le parrain adoube la jeune génération qui y expose
Après Claude Pelletier et Jean-Paul Van Lith l’an dernier, les Nocturnes estivales de Biot revisite l’histoire artistique de la commune en confiant le parrainage de cet évènement, une galerie à ciel ouvert, tous les jeudis de l’été, à un autre monstre sacré, le céramiste Jacky Coville (voir encadré). Rencontre chez lui, au milieu d’oeuvres impressionnantes.
Pourquoi avoir accepté d’être le parrain des Nocturnes ?
J’aime défendre ce que je fais, la sculpture. Je trouve que ce genre d’initiatives est indispensable, il faudrait plus de personnes pour avoir le courage de l’organiser. Il faut rendre hommage aux organisateurs biotois et en premier lieu à Valérie Gaidoz.
Pourquoi êtes-vous venu vous installer à Biot ?
Au départ, parce qu’il y avait le four de Roland
Brice, le céramiste de Fernand Léger, pour y faire ma propre production. Au départ, je voulais y rester une dizaine d’années, je n’en suis jamais reparti.
La création, un jeu ou un travail ?
Il faut avoir beaucoup travaillé pour pouvoir s’amuser car la céramique est un art difficile qui casse beaucoup, c’est un monde très fragile. Aujourd’hui, c’est devenu très compliqué pour moi de faire des grandes pièces comme j’ai toujours adoré faire alors j’en fais des plus petites mais je dois avouer que ça m’amuse beaucoup moins. J’ai fait une série de seize chats, j’ai eu du mal à terminer.
Savez-vous où sont toutes les pièces que vous avez vendues ?
Non et j’aimerais bien le savoir. Ma peur aujourd’hui, c’est qu’après ma mort, toutes les pièces qui me restent soient disséminées un peu partout...
Les Nocturnes font la part belle à la jeune génération, qu’avez-vous envie de leur dire ?
Je les regarde avec beaucoup de curiosité. Ils sont trop pressés, ils veulent gagner de l’argent tout de suite. Il faut beaucoup travailler, au début de ma carrière, je travaillais heures par jour, quand je commençais quelque chose, il fallait que j’aille au bout. Quand ils viennent me voir, je ne refuse jamais de leur donner des conseils.
■ Nocturnes, tous les jeudis soir, à partir de 19 heures. Entrée libre. Renseignements au 04.93.65.78.00. Masques obligatoires.