Face au regain du Covid- Jean Castex hausse le ton
Il a annoncé l’extension de l’obligation du port du masque à l’extérieur et l’interdiction des rassemblements de plus de cinq mille personnes prolongée jusqu’au 30 octobre
Jean Castex a annoncé, hier, la prolongation jusqu’au 30 octobre de l’interdiction des événements de plus de 5 000 personnes, soulignant que la situation épidémique en France s’est dégradée. Concerts, festivals, rencontres sportives [lire les détails en pages sports] ou rassemblements dans des parcs d’attractions, des enceintes de spectacles sont directement concernés par ce nouveau tour de vis sanitaire. Le Premier ministre a cependant précisé, à l’occasion d’un déplacement à Montpellier (Hérault), que les préfets auront la « possibilité d’y déroger avec la vérification du strict respect des consignes sanitaires ». Avant d’ajouter qu’ «on ne peut pas tout attendre des collectivités publiques, chacun exerce une part de responsabilité ».
Pour assurer le respect de ces mesures contraignantes, Jean Castex a, par ailleurs, annoncé un renforcement des contrôles « sur le respect de l’ensemble des règles destinées à prévenir la propagation du virus : respect des gestes barrière, du port du masque » ou « des obligations de déclaration des rassemblements de plus de dix personnes ».
« Je le dis avec une forme de gravité : si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler », a prévenu le chef du gouvernement lors d’un déplacement au CHU de Montpellier.
Couac au ministère de la Culture
Ces annonces viennent mettre un terme au flou qui régnait depuis une semaine sur les conditions de rassemblement et la possibilité, notamment pour les grands concerts ou les rencontres sportives, de se dérouler.
On se souvient que, mardi dernier, le ministère de la Culture avait, dans un premier temps, annoncé, par communiqué de presse, un assouplissement des règles sanitaires. Levant donc l’interdiction des 5 000 personnes à partir du 15 août, sur autorisation préfectorale et dès le 1er septembre sans avoir besoin de l’avis du préfet. Étaient alors concernées les plus grandes salles de spectacles, soit, entre autres, l’AccorArena, la Paris Défense Arena, ou encore le Palais des Sports de Grenoble, la Halle Tony Garnier et certains Zéniths comme celui de Lille. Quarante-huit heures plus tard, un « correctif » était rédigé par le ministère de Roselyne Bachelot apportant d’importantes modifications. Même après le 1er septembre, il sera obligatoire de recevoir l’accord du préfet pour organiser un concert. « Nous ne savons pas où l’épidémie en sera début septembre », avaient précisé les proches de la nouvelle ministre de la Culture. Autre correction, le «point» qui devait être fait le 24 août pour ajuster les mesures encadrants les manifestations en fonction du virus avait été reporté à une date ultérieure encore inconnue.
Cette valse-hésitation du ministère avait au plus haut point irrité certains représentants du milieu culturel, exaspéré de constater que les règles n’étaient pas clairement fixées. Parmi les plus en colère, les producteurs de grands concerts comme Pierre-Alexandre Vertadier qui estimait que, dans ces conditions, « il n’y aura quasiment aucun concert à la rentrée ».