Nice-Matin (Cannes)

Paris, ne plus pleurer !

Face à l’Atalanta Bergame, ce soir à Lisbonne, le PSG a l’occasion de retrouver les demi-finales de la C1 pour la première fois depuis 1995. Malgré les absences, le club de la capitale peut le faire

- VINCENT MENICHINI

Ce n’est pas un boulevard, parce qu’en face se dresse une équipe de l’Atalanta Bergame, dont il faut craindre sa capacité à marquer plein de buts (98 en Serie A), ainsi que sa façon de courir, ensemble et de manière répétée, mais un chemin beaucoup moins tortueux qu’autrefois. Malgré l’absence de Marco Verratti, qui n’a pas d’égal au milieu, la cheville amochée de Mbappé et la suspension de Di Maria, le PSG n’a jamais été aussi près d’atteindre la finale de la Ligue des champions. Deux matchs pour le faire, comme en 1995, époque Luis Fernandez. Le club de la capitale s’était alors pris les pieds dans le tapis face à ce qui se faisait de mieux en Europe, à savoir le grand Milan de Capello, Baresi et Maldini.

Cette fois, encore, c’est un club italien et un entraîneur Gian Pero Gasperini, qui préfère s’endormir en analysant les forces et faiblesses de son futur adversaire qu’au côté de son épouse. Depuis 2016, cet ancien formateur à la Juventus Turin a fait de Bergame, ville lombarde de 120 000 habitants, une sorte de grand laboratoir­e. Son 34-3 ne ressemble à aucun autre, avec ce bloc équipe qui adore presser et camper dans le camp adverse. Pour preuve, contre la Juventus Turin, le 11 juillet, l’Atalanta a eu une séquence de possession de huit minutes avant l’ouverture du score. Ses trois défenseurs centraux sont également très joueurs, ce qui signifie aussi qu’ils aiment beaucoup moins défendre à reculons.

Tuchel joue sa tête

Thomas Tuchel, qui joue son avenir ce soir, le sait mieux que quiconque. Il lui aurait sans doute été préférable d’aborder ce match avec Mbappé au coup d’envoi, mais le technicien allemand a les hommes pour offrir à ses propriétai­res leur première demi-finale dans la compétitio­n que ces derniers rêvent par-dessus tout. Tuchel a surtout Neymar. Non plus celui de l’été 2019, qui mendiait le FC Barcelone, mais un joueur animé par l’ambition d’écrire la plus belle page de l’histoire du club et le grand artisan de la qualificat­ion contre Dortmund, à huis clos, déjà...

Depuis leur arrivée au Portugal, où se joue ce Final 8 aux faux airs de Coupe du monde, les Parisiens renvoient l’image d’un groupe uni et joyeux. Les deux finales de Coupes, remportées sans briller, leur ont offert un certain confort mais peu de certitudes dans le jeu. Depuis la reprise, Icardi, qui a coûté 70 millions d’euros, continue de se traîner à la pointe de l’attaque et Cavani, titulaire lors du huitième de finale retour contre le Borussia Dortmund, n’est plus là pour prendre la relève. Sans trois éléments clés (Verratti, Di Maria, Mbappé) mais avec Choupo-Moting en réserve, Tuchel est tenté par un revirement tactique et un schéma en 4-4-2 losange. Il ne lui reste plus qu’à espérer que ce choix s’avère être le bon. En 2016, lors du quart de finale retour disputé par le PSG contre Manchester City - le dernier ! , Laurent Blanc avait sorti de son chapeau une tactique novatrice en 3-5-2. Plus de quatre ans plus tard, cette fantaisie du Président n’est toujours pas passée chez les supporters parisiens.

 ?? (Photo AFP) ?? Le PSG animé par l’ambition d’écrire à Lisbonne la plus belle page de l’histoire européenne du club parisien.
(Photo AFP) Le PSG animé par l’ambition d’écrire à Lisbonne la plus belle page de l’histoire européenne du club parisien.

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