Anthony Ghibaudo à l’épreuve de la méthode Villeneuve
« Il faut donner leur chance aux jeunes qui ne croient plus en leur rêve de carrière. » C’est en partant de ce postulat que Jacques Villeneuve a fondé le Volant Feed Racing, l’année dernière. Une épreuve de détection ouverte à n’importe quel apprenti pilote âgé de 14 à 20 ans, avec ou sans expérience. Un challenge relevé cet été par Anthony Ghibaudo. « L’impressionnante réussite d’un ami marseillais, Alexis Giroud, 3e de la promotion 2019 alors qu’il démarrait d’une feuille blanche, ou presque, m’a donné envie de tenter l’aventure », raconte ce mécanicien grassois de 19 ans dont le seul contact avec la compétition se situe sur les routes des rallyes historiques azuréens où il copilote son père, Christophe, à bord d’une Golf GTI. « Comme lui, je ne m’étais jamais glissé dans le baquet d’une monoplace avant de débarquer un beau matin à Magny-Cours. J’ai disputé quelques courses de karting « loisir » et j’ai participé une fois à l’opération Rallye Jeunes, sur le circuit de Lédenon, ainsi qu’au Volant GT Drive, au Castellet. Rien de plus... »
A priori, le pari semble gonflé. Après avoir « cassé la tirelire » et « raclé les fonds de tiroirs » pour acquitter les 12000 € d’inscription, Anthony se retrouve le 31 juillet parmi la quinzaine de prétendants composant le second groupe de cette saison 2. Prêt à découvrir la méthode Villeneuve et pressé de mesurer ses capacités cinq jours durant sur le circuit club de MagnyCours jouxtant l’ancien théâtre nivernais du Grand Prix de France de F1.
« secondes plus vite »
« Je ne regrette pas mon investissement », poursuit-il. « D’abord, on apprécie la qualité de l’accueil et de l’organisation. Tout de suite, vous avez la sensation d’entrer dans la peau d’un pilote pro. Avec son ami Patrick Lemarié et deux autres instructeurs hors pair, Xavier Pompidou et Julien Poncelet, Jacques Villeneuve s’implique à fond. Le champion du monde 1997 de Formule 1 se trans- forme en guide. Chaque re- marque, chaque conseil, vous permet de faire un bond en avant au volant de cette super auto-école, une F4 d’ultime génération. La preuve, à la fin, je tournais en 1’08’’, soit 7 secondes plus vite qu’au début. Franchement, je ne pensais pas réussir une telle progression. »
Une montée en puissance hélas insuffisante pour figurer dans le top 16 des sélectionnés qui continueront à chasser le chrono très prochainement lors des phases finales. « Ça se joue à pas grand-chose, il me manque 2 dixièmes de secondes parce que je ne parviens pas à exploiter pleinement les pneus neufs le dernier matin, lorsque la piste est très rapide », explique le débutant licencié à l’ASA Grasse. « Toutefois, le jury se réserve le droit de repêcher quelques candidats en fonction de leur niveau d’expérience et de leurs progrès en cours de stage. Donc je garde espoir. »