Sur les galets, on n’est pas obligé de bronzer masqué
Si le masque est désormais obligatoire dans tout Nice, sur la plage, pas besoin de le mettre pour aller nager ou pour bronzer. Mais pour se déplacer, vous devez impérativement le porter
T’imagines, tu bronzes avec et tu te retrouves avec la marque ? »
Une dernière couche d’huile solaire et hop, Alizée et ses trois copines peuvent commencer à se faire dorer la pilule. Porter le masque sur la plage ? Inimaginable pour elles. Comme pour l’immense majorité des gens étendus sur la plage publique Castel, au pied du Vieux-Nice, hier après-midi.
Depuis jeudi, le port du masque est obligatoire dans tout Nice. Et, selon les termes de l’arrêté préfectoral, qui généralise cette règle « dans l’intégralité du territoire de la commune » [lire Nice-Matin d’hier], la plage y compris. Mais si stricto sensu, le masque semble donc être de rigueur même sur les galets, dans les faits, c’est à la carte. « On doit le porter jusqu’à la serviette, et après ça va, non ? » ,hésite Christine, en posant son sac de plage où elle a jeté son dévolu. « Je ne vais quand même pas nager avec ! » Son mari Christian, masqué comme elle, ajoute : « Dans la ville, d’accord, mais là, il y a le vent, c’est dégagé et on n’est pas trop serré. » La règle de la serviette dépliée est confirmée par un policier municipal. Juché sur un Segway, lunettes sur le nez, il surplombe la plage des Ponchettes en scrutant les corps plus ou mois hâlés sur les galets. Pas à la recherche d’un visage à découvert (ils le sont tous), mais pour « surveiller que la distanciation entre les serviettes est bien respectée ».
Rien à signaler. Sur cette plage, une des plus bondées de la ville, il semble bien y avoir un ou deux mètres entre chaque serviette. Sur le quai des États-Unis, ses collègues, déambulant à vélo, rappellent à l’ordre les promeneurs qui font prendre l’air à leurs dents, et leurs éventuels postillons. Mais s’aventurer sur la plage n’est pas à l’ordre du jour.
« Comme pour les restaurants »
Au cabinet du préfet, on nuance les termes de l’arrêté : « Pour le masque sur la plage, c’est comme pour les restaurants. Quand on bronze sur sa serviette, comme quand on s’installe à table, on l’enlève. On l’enlève pour aller se baigner, c’est du bon sens. Mais si on quitte sa serviette pour aller chercher une glace, ou récupérer son enfant à l’autre bout de la plage, on le met. » Le protocole semble être déjà plutôt acquis. Si certains attendent d’être remontés sur la
Prom’ pour se revoiler la face, nombreux sont ceux qui le revêtent après avoir enfilé leurs vêtements. « Comme il faut le porter tout le temps maintenant, je mets mon t-shirt, je mets le masque avec après », glisse Simon, en remontant la plage, le masque cachant à moitié un coup de soleil sur le nez.