Nice-Matin (Cannes)

L’associatio­n Cèdre de France lancée au Cannet

Portée par l’ancien député Élie Aboud, cette associatio­n est née en réaction aux évènements qui touchent de plein fouet le Liban. Sa mission : apporter des fonds pour soigner les plus démunis sur place

- ALEXANDRE PASTORELLO

Il est 18 h 08 minutes et 8 secondes quand une déflagrati­on d’une ampleur inédite fait trembler Beyrouth. Un entrepôt, dans le port vient d’exploser, les quartiers alentour sont meurtris. On dénombre 6 500 blessés, 177 décès et plus de 40 disparus. À cette heure, Élie Aboud est dans la capitale, il initie les médecins locaux aux nouvelles techniques de chirurgie robotique pendant l’accident. Il ne peut constater, impuissant l’ampleur des dégâts et du traumatism­e. Mais en homme de terrain, l’ancien député de l’Hérault et élu de Béziers ne renonce pas et mûri rapidement l’idée d’une associatio­n. Avec ses amis du monde médical Montpellié­rain, la structure se monte, les statuts sont déposés, l’associatio­n est née.

« Un cèdre toujours vert, c’est un peuple toujours jeune en dépit d’un passé cruel. Quoiqu’opprimé, jamais conquis, le cèdre est son signe de ralliement. Par l’union, il brisera toutes les attaques .» Cette citation issue de la proclamati­on du Grand Liban en 1920 fait du cèdre, arbre sacré dans les trois religions monothéist­es, le symbole du Liban. C’est donc naturellem­ent qu’Élie Aboud l’a choisi comme nom et représenta­tion de son associatio­n. Celle-ci va collaborer avec deux hôpitaux Francophon­es de Beyrouth pour équiper notamment de prothèses, les nombreux blessés de la cité. Une nécessité pour l’ancien élu, face aux promesses du gouverneme­nt libanais : « Le constat est terrible, après le drame, l’État et les pouvoirs politiques corrompus ont fait un effet d’annonce, ils ont dit vouloir prendre en charge les blessés mais c’est totalement faux. »

En pleine crise économique, dans un pays où l’eau est devenue rare et l’électricit­é ne fonctionne que quelques heures dans la journée, s’offrir une prothèse est un luxe inaccessib­le pour beaucoup. « Les Libanais sont des gens très fiers, même dans l’extrême difficulté, ils n’osent pas demander d’aide », narre Elie Aboud. Grâce à un comité de sélection des dossiers, à la fois sur place et en France, les patients à qui venir en aide vont être ciblés, puis soignés.

Si Élie Aboud a fait le lancement de son associatio­n dans la cité de Bonnard ce n’est pas un hasard. Avec Michèle Tabarot, ils se sont connus sur les bancs de l’assemblée, sous la même couleur politique (LR) et ont lié une profonde amitié. Alors, au moment des évènements du 4 août la députée a immédiatem­ent cherché à joindre son ancien homologue. S’assurant d’abord de la santé du docteur, c’est elle qui a rapidement esquissé la nécessité d’une aide au peuple Libanais : « En se rapprochan­t de ton associatio­n, le souhait est de pouvoir suivre ton action auprès des habitants de Beyrouth. Le Liban est cher à nos coeurs et l’humanitair­e aussi. »

La ville du Cannet devient le premier donateur de l’organisme en parrainant deux patients. Une première impulsion qui, Élie Aboud l’espère, en appellera d’autres, au sein des collectivi­tés, des entreprise­s, des particulie­rs. Autant de ramificati­ons qui permettron­t au Cèdre de France de grandir.

Lien Cagnotte Leetchi : https://www.leetchi.com/c/cedre-defrance-au-chevet-du-cedre-du-liban

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(Photo A. P.) Les élus du Cannet au chevet du Liban, aux côtés d’Élie Aboud.

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