Nice-Matin (Cannes)

« On nous prend pour des “branleurs” »

Grégoire Tarride, ancien profession­nel chez La Pomme Marseille

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Grégoire Tarride a couru quatre saisons chez les profession­nels. Le grimpeur de Saint-Cézairesur-Siagne a longtemps mené de front une double-carrière. Etudiant ostéopathe et coureur. A la fin de la saison , il a mis un terme à sa carrière pro, à seulement  ans, pour se consacrer à sa nouvelle vie profession­nelle.

Qu’est-ce que ça vous fait de voir le grand départ du Tour à Nice ?

C’est bien pour notre région, qui possède des endroits magnifique­s pour faire du vélo. S’il n’y a pas trop de restrictio­ns par rapport à Covid-, il va y avoir un engouement énorme, beaucoup de monde le long du parcours. Quand t’es coureur, c’est le but ultime d’y être. D’ailleurs, pour certains, si tu n’as pas fait le Tour, tu n’as pas fait de vélo.

Vous ne vous dites pas, “j’aurais pu y être” ?

Non, le chemin était trop compliqué. Il aurait fallu être dans la bonne équipe, savoir saisir sa chance... Le vélo, même si j’en fais encore un peu, c’est derrière. A un moment, j’ai préféré me consacrer à finir mes études d’ostéopathi­e et ouvrir mon cabinet (à Antibes). Je reste au contact du milieu pro, parce que je m’occupe de Julien Trarieux (Nippo Delko) et Clément Russo (Arkéa-Samsic).

Avez-vous une explicatio­n au fait que les Azuréens n’arrivent pas à intégrer le World Tour ?

Il y en a plusieurs. Déjà, ici, il y a beaucoup plus de tentations hors vélo en termes de sorties. Les cyclistes du Sud n’ont pas une bonne réputation dans le milieu, on nous prend pour des “branleurs”. Sur la Côte, il y a beaucoup de cyclos, qui pratiquent le sport-santé, mais peu de coursiers. Il n’y a pas une équipe de la Côte d’Azur ou un sponsor qui aident les jeunes, comme ça peut être le cas en Bretagne. Nous n’avons pas d’infrastruc­tures développée­s, peu de courses de haut niveau. Nous sommes aussi plus une région de foot que de vélo.

Il faut le dire, ici le cycliste emmerde l’automobili­ste.

Pourtant le terrain de jeu est propice, il y a beaucoup de pros qui viennent ici...

Oui, mais ils n’ont pas débuté le vélo ici. Ils ont pu bénéficier de soutien et de structures pour les encadrer au départ. Il y a bien le le Pôle Espoir à Nice, mais ça reste une petite structure par rapport à ce que Chambéry propose (centre de formation d’AGR). Ici, les meilleurs coureurs amateurs doivent partir pour aller courir en DN. L’équipe la plus proche est à Aix-en-Provence (AVC Aix).

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