Un Tour de France sans Niçois
Depuis le début des années 2000, huit coureurs originaires de la Côte d’Azur ont réussi à passer chez les pros. Mais il n’y aura pas de natif de la région au départ. Tentatives d’explications
Onze. Voilà le nombre de jours de course sur le Tour de France disputés par des Azuréens sur le Tour depuis le début du millénaire. Le Cagnois Olivier Trastour avait abandonné sur la 6e étape du Tour 2001, quand le Niçois Aurélien Passeron était non-partant sur la 6e étape du Tour 2008. Un bilan léger qui pose questions, alors que dans la même période, de nombreux coureurs professionnels ont décidé de migrer sur la Côte d’Azur pour booster leur carrière (Christophe Le Mével, Amaël Moinard, Geoffroy Lequatre, Maxime Monfort, Rudy Molard, Mikael Cherel, Brice Feillu... sans compter les Monégasques).
Pas assez de courses
En 20 ans, le département a connu huit coureurs professionnels issus de ses clubs (voir ci-contre). Mais aucun n’a réussi à s’installer durablement dans le World-Tour. Un constat à nuancer toutefois parce que si Nicolas Roche possède la nationalité irlandaise, il a appris le vélo dans les clubs de la région (OCC Antibes, OCCV Draguignan, SC Nice). Quant au néo-pro Clément Champoussin, chez AG2R à seulement 22 ans, il devrait modifier cette vision dans les années à venir. Néanmoins, les Blain, Passeron, Raibaud, Tarride, Lavieu auraient pu vivre quelques saisons de plus chez les pros. « Quand tu ne viens pas d’une terre de vélo, comme peuvent l’être la Bretagne, la Normandie, le Nord ou les Ardennes, c’est bien plus compliqué de passer pro» , estime Alexandre Blain, dix saisons chez les professionnels (2008 à 2017), mais seulement trois en France (Cofidis et Marseille 13 KTM). « Déjà, on a très peu de courses Elite, alors qu’en Bretagne, il y en a tous les week-ends. Ici, on doit s’expatrier pour aller dans les clubs DN1, comme ça a été mon cas à Aix. Même si les choses évoluent positivement avec la création du Team cycliste azuréen (SC Nice et Hyères en DN2), il n’y a pas non plus de structure en DN3, pour qu’un jeune puisse évoluer par palier ».
Au-delà des infrastructures, c’est parfois la réputation du Sudiste qui joue des tours à nos coureurs. «Je l’ai vécu chez Cofidis où j’étais victime de discrimination, reprend Alexandre Blain, aujourd’hui triathlète et coach sportif.